Résultats n Le débat autour de l?insécurité et du banditisme ne peut se faire sans aborder l?incontournable problème de la présence du corps de la Gendarmerie nationale qui, jusqu?à présent, demeure partielle. On se souvient que depuis l?assassinat le 18 avril 2001 du jeune Massinissa Guermah à l?intérieur des locaux de la brigade de gendarmerie de Béni Douala, les gendarmes ont été fortement dénoncés par la population. Les émeutes, qui ont éclaté dans la région, ont pris pour cible les brigades de gendarmerie. Dans un premier temps, les ârchs ont décrété la mise en quarantaine de ce corps de sécurité, mesure appliquée à l?époque et les réticents ou tous ceux qui continuaient à entretenir des contacts avec les gendarmes étaient tout simplement traités de «harkis» lorsqu?ils n?étaient pas lynchés ou excommuniés. De la mise en quarantaine, qui n?a pas manqué de laisser des séquelles psychologiques chez les concernés qui se sont retrouvés quasiment «séquestrés», les ârchs sont passés à la revendication du départ de tout le corps de la région de Kabylie. Pour apaiser la situation, l?Etat a procédé à la délocalisation de certaines brigades en 2004 puis en 2005, le dialogue entre le gouvernement et les ârchs a eu lieu et la question d?insécurité et de la gendarmerie a été abordée. A propos du départ de ce corps de sécurité, les ârchs ont été informés que la question relevait de la Défense nationale. Entre-temps des mesures d?apaisement ont été prises par l?Etat. Au niveau de Tizi Ouzou il y a eu un changement à la tête du commandement de la gendarmerie. Le colonel Hocine est arrivé, avec beaucoup de volonté, à réhabiliter l?image du corps de la gendarmerie. Une tâche difficile mais pas impossible. «Il fallait placer des hommes honnêtes et intègres et cela a été fait, le corps de la gendarmerie a été presque totalement renouvelé. Et les gendarmes, aujourd?hui à Tizi Ouzou n?ont rien à voir avec ceux de 2001», avait-il déclaré en 2005 lors d?un point de presse tenue à l?occasion des portes ouvertes sur la gendarmerie organisées à Draâ Ben Khedda. Pour rappel à la question du redéploiement de ce corps de sécurité, il avait répondu que cela se fera à la demande des citoyens car la question demeure délicate. La demande ne tardera pas à se faire? La dernière en date vient de la localité de Mechtras. Durant la dernière semaine du mois de février écoulé, une réunion a regroupé, au niveau du siège de l?APC, les élus locaux et les représentants des comités de villages. Les débats ont porté sur la situation d?insécurité dans la région et la demande du redéploiement de la gendarmerie a été formulée et jugée nécessaire pour rétablir la sécurité à Mechtras qui ne compte pas de sûreté urbaine. Ailleurs, les citoyens sollicitent les gendarmes pour plusieurs affaires et ces derniers interviennent dans plusieurs localités. On peut citer, entre autres, l?arrestation des assassins du propriétaire d?un bar à Tassaft et le démantèlement d?un réseau de véhicules à Tadmaït. A propos du souhait exprimé pour le retour de la gendarmerie, les ârchs rappellent que «le départ de ce corps est une revendication citoyenne donc émanant de la population». «Quant à la demande de son retour, elle est formulée par des politicards». Certes, le départ de la gendarmerie a été une revendication citoyenne, mais il ne faudra pas oublier de placer cette revendication dans son contexte. La plateforme d?El-Kseur a été adoptée par l?interwilayas des ârchs en 2001, alors que la Kabylie était encore à feu et à sang. Aujourd?hui, la conjoncture a évolué. L?insécurité a pris de l?ampleur et les citoyens revendiquent le retour des gendarmes.