«Le problème d?insécurité n?est pas spécifique à la wilaya de Tizi Ouzou, je ne comprends pas pourquoi on focalise sur cette région.» C?est ce que nous déclare Ahmed Ammour, membre du Mouvement des ârchs. Pour notre interlocuteur, l?insécurité est un problème national, un phénomène qui touche notamment les grandes villes et les grands centres urbains. «J?ai vécu pendant huit ans à Oran-ville et je vous assure que là-bas les agressions en plein jour sont monnaie courante. En 1991, j?ai personnellement vécu une scène désolante. Des voleurs ont abordé un jeune et n?ayant rien trouvé sur lui, ils n?ont pas hésité à le déchausser, car il portait une paire de chaussures de sport qui coûtait très cher.» Pour lui, l?insécurité, mais aussi le banditisme ? phénomène qui vient de faire son apparition au sein de notre société ? doit faire l?objet d?une étude nationale. «Une étude qui se penchera particulièrement sur le chômage et le manque de loisirs dont se plaint la frange juvénile qui est la plus vulnérable.» A propos du problème de la présence partielle du corps de la gendarmerie au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou et ses conséquences sur la lutte contre le banditisme notamment en zones rurales, notre interlocuteur nous répond : « Pourquoi dans les autres régions du pays où les deux corps (police et gendarmerie) existent, les mêmes problèmes d?insécurité se posent ? » Il faut dire qu?en Kabylie la situation est plus délicate. Le cas de la daïra des Ouacifs est illustratif à plus d?un titre. Celle-ci ne dispose pas de gendarmerie, elle est donc condamnée à voir son tribunal fermé, à cause de l?absence d?un corps de sécurité pour le mouvement des prisonniers. Aussi, en attendant la prise en charge de ce problème, un guichet pour les Ouacifs est ouvert au niveau de la Cour de justice de Tizi Ouzou.