Alternative n Viandes et poissons étant trop chers, le consommateur algérien se rabat sur le lait, le fromage et les yaourts pour compenser sa malnutrition. L?Algérien consomme 120 litres de lait par an tandis que 20 000 tonnes de fromage fondu sont consommées par le marché local. Ces chiffres illustrent le boom extraordinaire du lait et ses produits dérivés sur le marché algérien qui compte des centaines de producteurs nationaux. Ces chiffres, révélés par Réda Hamiani, industriel et vice-président du Forum des chefs d?entreprises, hier, à l?Ugcca, témoignent «d?une consommation appréciable du lait car les normes de l?OMS sont fixées à 90 litres par an». En effet, les besoins de l?Algérie dans cette filière sont de l?ordre de 4 milliards de litres par an, ce qui pousse les producteurs nationaux et certains importateurs à écouler autant de fromages, yaourts et margarines. M. Hamiani reconnaît que «le fromage le plus consommé est celui en portions avec 20 000 tonnes par an car sa conservation dure longtemps». Le camembert algérien, qui connaît un grand écoulement sur le marché local, est fabriqué à base de lait reconstitué ou lait en poudre. Pour le conférencier, «les qualités gustatives du camembert algérien sont différentes de celles du traditionnel fromage français». Les artisans français, selon lui, détiennent «un savoir-faire ancestral et des techniques de fabrication qu?ils gardent jalousement». En Algérie, nous sommes à un stade où «les industriels manquent de savoir-faire et de techniques de fabrication nouvelles». La vingtaine de producteurs algériens qui se disputent le marché, sont dans une position concurrentielle par rapport aux produits étrangers. Le conférencier estime dans ce contexte «qu?il n?y a plus d?importation de fromage fondu» mais ce n?est pas le cas des autres variétés de ce produit notamment le fromage à pâte molle. Sur un autre plan, l?industriel a fait savoir «qu?à cause du manque d?informations économiques au niveau de l?Andi, il y a eu un rush d?investisseurs sur les produits dérivés du lait». Une situation fort embarrassante puisque ce surplus de producteurs a créé une saturation dans ces créneaux. Hamiani insiste en dernier sur la nécessité d'opter pour «une logique de qualité et de savoir-faire dont le marché a besoin pour le moment».