Résumé de la 1re partie n Une jeune fille d?une grande beauté fait languir d?amour tous les garçons de son village? Ahmed, le plus pauvre d?entre eux, rêve de l?épouser? L?été, cette année-là, a été particulièrement chaud. La canicule est telle qu?on a l?impression que la terre fume. Dès midi, les gens courent se réfugier dans les maisons où, grâce à l?enduit de paille et de bouse séchée qui recouvre le sol, il fait beaucoup plus frais. Quant à ceux que leurs activités retiennent à l?extérieur, ils se couvrent la tête de larges chapeaux de paille et marchent sous les arbres, pour bénéficier de leur ombre? Un matin, au village, la nouvelle éclate comme un coup de tonnerre dans un ciel serein : la belle Ferroudja est malade ! Elle ne quitte plus son lit ! Elle ne mange plus ! Et cette nouvelle effrayante : «Elle est à l?article de la mort !» Les femmes du village, ainsi que le commandent les règles de bon voisinage, sont allées aux nouvelles et la mère de la jeune fille les reçoit, éplorée. «Regardez-la, dit-elle aux visiteuses, elle, d?habitude si gaie, est étendue sur son lit, pâle comme une morte !» Ferroudja est, en effet, étendue sur son lit, immobile, respirant à peine, les yeux mi-clos, le teint livide. «De quoi souffre-t-elle ? demandent les femmes. ? Hélas, elle ne se plaint d?aucun mal, d?aucune douleur ! ? C?est sans doute la chaleur ! ? Oui, c?est la chaleur? Apporte-lui à boire !» La pauvre mère va apporter une gargoulette qu?elle a mise au frais, dans la cour de la maison, et la lui tend : «Prends, Ferroudja !» La jeune fille fait l?effort de se mettre sur son séant, mais elle est si affaiblie qu?elle n?y parvient pas. Sa mère l?aide à se soulever. Elle lui tend la gargoulette. «Tiens, bois !» Ferroudja mouille ses lèvres et repousse le récipient. «Non, non, c?est brûlant ! ? Brûlant ? Mais j?ai mis l?eau au frais, sous la treille, dans la cour de la maison ! ? Je ne peux pas boire, ça me brûle les lèvres !» Sa mère tente encore de lui faire avaler un peu d?eau, mais elle la rejette. La pauvre femme se retourne vers les voisines et s?exclame : «Elle est comme ça, depuis hier ! Elle ne mange plus, elle ne boit plus. Si elle continue, elle va mourir de faim et de soif !» La jeune fille soupire : «Ah, boire quelque chose de froid? ? Tu ne trouveras pas d?eau plus fraîche que celle que je t?ai donnée ! ? Maman, je veux de la neige, de la neige bien fraîche !» (à suivre...)