Résumé de la 5e partie n Ahmed s?est engagé dans la montagne à la recherche de la neige qui rendra la vie à la jeune fille dont il est épris? A la fin de cette seconde journée, il est encore monté plus haut. Il n?aperçoit plus son village ni aucun autre. La vallée s?étend, à ses pieds, immense, creusée de ravins, couverte à certains endroits de taches sombres, les forêts? Dans la montagne, la végétation se fait plus rare, la chaleur intense a fait place à une fraîcheur agréable qui donne l?impression qu?on est au printemps au sortir de l?hiver, ou en automne à l?approche des grands froids. Ah, se dit-il, comme Ferroudja se serait bien sentie ici, il en est sûr, elle aurait repris goût à la vie ! Mais il sait que c?est de neige qu?elle rêve et la neige se trouve tout en haut? Encore plus haut ! Mais pour le moment, il doit s?arrêter, pour reprendre des forces. Si dans la journée, il n?a peur de rien et va toujours de l?avant, le c?ur plein d?espoir, la nuit, quand les ténèbres commencent à s?étendre, il est pris d?appréhension. Il y a non seulement la peur ancestrale des fauves ? surtout les lions qui, par les nuits d?hiver, chassés par la faim, font des incursions dans les villages ? mais surtout les esprits. Les esprits, ces êtres d?un autre monde qui font intrusion dans celui des vivants. Si certains sont inoffensifs et ne font que passer, d?autres sont animés de mauvaises intentions et peuvent se montrer nuisibles. Si on peut combattre un fauve, même un lion féroce, que peut-on contre un fantôme qui ne craint ni les armes ni les menaces ? Cette nuit-là, en dépit de la fatigue, Ahmed essaye de ne pas dormir. Il a allumé un grand feu et a endossé son burnous pour se tenir au chaud. Pour chasser la peur des fantômes, il pense à Ferroudja, restée dans la vallée. Comment va-t-elle ? Son état s?est-il amélioré ou, au contraire, s?est-il aggravé ? Il lui a demandé, avant de partir, de résister quelques jours, de se nourrir un peu pour ne pas mourir de faim, le temps qu?il revienne avec la neige. L?a-t-elle entendu ? Il l?espère bien car il ne voudrait pas qu?à son retour, il la retrouve morte ! Il ne lui survivrait pas ! Mais il ne veut pas penser à cela : c?est la guérison de Ferroudja qu?il envisage? Une guérison dont il serait l?auteur. Et sa récompense, le père de la jeune fille lui en a fait la promesse, sera le mariage. Il se rappelle encore ses propos : «Si tu parviens à la sauver, je t?accorderai sa main !» Il pense déjà à la fête : une fête grandiose à laquelle seront conviés parents et amis, où le couscous abondera, où on chantera et dansera sept nuits durant. Une fête comme on n?en a pas vu dans la vallée depuis longtemps ! Et tous les garçons du village l?envieront car, lui, le berger pauvre, il aura épousé la plus belle fille qui soit ! La neige, il le sent, va redonner vie à celle qu?il aime ! N?est-elle pas un symbole de beauté et de pureté ? Elle est froide, mais que de force et d?énergie elle recèle ! Ces pensées le réconfortent et lui font oublier les dangers de la montagne? Ni les fauves ni les fantômes ne le feront reculer ! Il finit par s?endormir. (à suivre...)