Confusion n Alors que l?occupation américaine devient «naturelle», la guerre civile rythme, désormais, la vie des Irakiens et menace la pérennité de leur nation. Rumsfeld souhaite que les troupes de l?alliance restent pour bâtir une «démocratie». «Considérez que si nous nous retirons maintenant, il y a toute raison de penser que les partisans de Saddam (Hussein) et les terroristes combleront le vide et que le monde libre pourrait ne plus avoir la volonté de leur faire face», a déclaré M. Rumsfeld aujourd?hui au Washington Post au lendemain de manifestations contre la guerre en Irak qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes aux Etats-Unis pour le 3e anniversaire de l'invasion de l'Irak. «Tourner le dos à l'Irak aujourd'hui serait l'équivalent moderne d'un retour de l'Allemagne d'après-guerre aux nazis. C'est comme si on avait demandé aux pays libérés d'Europe de l'Est de retourner sous domination soviétique», a-t-il assuré. Il s'est toutefois félicité que ce soit, selon lui, les forces de sécurité irakiennes, plutôt que les troupes américaines, qui contrôlent le couvre-feu imposé après le dynamitage d'un mausolée chiite à Samara le 22 février, lequel a provoqué des combats intercommunautaires faisant plusieurs centaines de morts depuis. «Aujourd'hui, une centaine de bataillons armés irakiens de plusieurs centaines de militaires chacun sont au combat, et 49 d'entre eux contrôlent leur propre espace militaire», a dit M. Rumsfeld. «Quelque 75% de toutes les opérations militaires dans le pays concernent des forces de sécurité irakiennes, et près de la moitié d'entre elles ont été planifiées par les Irakiens eux-mêmes», a-t-il ajouté. Pour sa part, l'ancien Premier ministre intérimaire irakien, Iyad Allaoui, a estimé, dans une interview diffusée aujourd?hui par la BBC télévision, que «nous sommes en guerre civile», en précisant : «Chaque jour nous perdons une moyenne de 50 à 60 personnes à travers le pays, peut-être plus.» M. Allaoui souligne que l'Irak «va vers un accord» entre ses différentes factions politiques pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale, mais cela ne permettra pas «une solution immédiate» de ses problèmes post-invasion. «Il (l'Irak) ne va pas seulement s'effondrer, mais le sectarisme va se répandre dans toute la région et même l'Europe et les Etats-Unis ne seraient pas épargnés par toutes les violences qui pourraient se produire résultat des problèmes sectaires de la région», a-t-il encore déclaré.