Une unité d'élite des forces spéciales américaines a converti une ancienne base militaire de Saddam Hussein, près de Bagdad, en centre de détention ultra-secret, utilisant une ancienne chambre de torture comme salle d'interrogatoires musclés, a rapporté, ce dimanche, Le New York Times. Cette salle sans fenêtre, baptisée la «Chambre noire», faisait partie d'un centre temporaire de détention, Camp Nama, situé à l'aéroport international de Bagdad, quartier général d'une unité spéciale connue sous le nom de Task Force 6-26, affirme le journal. Selon Le New York Times, en juin 2004, le sous-secrétaire à la Défense, Stephen Cambone, avait demandé à l?un de ses adjoints, le général William Boykin, d'enquêter sur des allégations de mauvais traitement infligés à des prisonniers dans cette base, première escale pour nombre d'insurgés arrêtés en route vers la prison d'Abou Ghraïb. Si l'on en juge par les affirmations du quotidien new-yorkais, les méthodes d'interrogatoires y étaient particulièrement musclées avec coups de crosse, cris, crachats à la figure et mise au secret notamment. Ailleurs dans la base, des prisonniers étaient utilisés comme cible pour des exercices de paintball, et des affiches prévenaient les soldats «Pas de sang, pas de fautes», affirme encore le journal. Celui-ci cite un fonctionnaire anonyme du département de la Défense indiquant qu'un des slogans en cours sur cette base était : «S'il n'y a pas de sang, il ne peut y avoir de poursuites (en justice)». «La réalité était qu'il n'y avait aucune règle là-bas», a déclaré un responsable du Pentagone.