Investissements n L?usine turque de détergents est la première installée. Aucun autre projet n?est prévu. Erigée à l?entrée de la ville de Bouinan, la nouvelle usine turque, peinte en vert, ne passe pas inaperçue. Elle appartient au groupe turc Hayat. L?achèvement de cette usine, construite sur 5 000 m2 en deux ans, a été attendu avec impatience par les habitants de Bouinan. Pour eux, elle est source d?emplois pour une population dont la majorité est au chômage et vit dans la précarité. «Quelle ne fut pas notre déception, lorsque nous nous sommes rapprochés de l?usine pour y déposer nos candidatures et que nous avons été orientés vers l?APC pour postuler à un emploi, dans cette usine étrangère», a affirmé Hocine 45 ans, père de deux enfants. Il est au chômage depuis 1998. «Cette usine, comme la nouvelle ville, ne sera d?aucun apport pour nous. Il n?y aura ni emploi, ni logement pour nous les petites gens de Bouinan. Au début, nous avons eu de l?espoir, beaucoup d?espoir, mais avec le temps, lorsque la nouvelle ville a commencé à prendre forme, nous avons compris que ce n?était pas pour nous», a-t-il ajouté. Pour sa part, Mohamed, 53 ans, fils de chahid et père de cinq enfants, gardien à la décharge, a estimé qu? «il n?y a aucun projet pour nous. Ici tag ala man tag (la loi du plus fort). Pour nous payer, à l?APC on affirme qu?il n?y a pas d?argent. Ils disent devoir régler les factures des projets lancés et les charges avant les salaires.» Un autre citoyen dira : «De quelle zone industrielle et de quelle ville nouvelle parle-t-on si elles ne bénéficient pas aux populations de la daïra ? Nous savons qu?il s?agit d?un projet national, mais cela doit profiter aux populations des alentours, surtout que c?est une population pauvre et déshéritée.» Rares sont les gens qui savent que la Zone industrielle est en train d?émerger. Même ceux qui sont installés à proximité de l?usine Hayat. Comme ce pompiste, propriétaire d?une station-service, voisine de l?usine, et qui ne sait pas que la zone industrielle a pris naissance juste à côté. Enfin, l?usine Hayat emploie environ 200 personnes (emplois directs), dont 10 seulement sont turques, et 125 autres dans la distribution (emplois indirects), selon les chiffres avancés lors de la dernière conférence de presse tenue par la société turque le 5 mars dernier au Sofitel. Il est à noter que le groupe Hayat a lancé une autre usine, une extension de la première, pour la fabrication des couches.