Le remboursement des médicaments a coûté à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) 46 milliards de dinars en 2005 soit une augmentation de 20% par rapport à 2004. Cette hausse des dépenses a semé le doute au sein de la caisse dont les responsables s'interrogent sur leur vraie destination. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III, le sous-directeur chargé de la prestation au niveau du ministère du Travail, M.Djaouad Bourkaïb, a déclaré qu'il est nécessaire d'installer un dispositif plus rigoureux afin de maîtriser le système de remboursement. Même les dépenses, a-t-il soutenu, à partir du système du tiers payant qui représente 53% sont jugées très élevées comparées à celles enregistrées dans d'autres pays et qui ne dépassent pas les 35%. «Ce sont des résultats qui nous laissent perplexes», a-t-il dit. Le système du tiers payant a permis par ailleurs de traiter 11 millions d'ordonnances. En termes de chiffres, l'invité de la Chaîne III révélera qu'il existe actuellement 5000 pharmaciens conventionnés alors qu'ils étaient 785 en 2000. Ils sont toutefois 1 million de titulaires de cartes tiers payant. M.Bourkaïb a annoncé à cette occasion l'application de la procédure de dédomiciliation. Dorénavant le titulaire de la carte tiers payant peut acheter ses médicaments dans toutes les officines conventionnées. Notons que cette mesure figurait parmi les revendications du syndicat national algérien des pharmaciens et officines. Cette mesure est mise en application de manière graduelle depuis le mois de décembre 2005 dans plusieurs wilayas du pays. Seulement cette procédure n'est pas encore concrétisée dans la wilaya d'Alger, selon le Snapo. Dans un autre chapitre, le représentant du ministère du Travail annoncera que notre pays appliquera à partir du 16 avril le tarif de référence unique pour 10% des médicaments figurant dans la nomenclature des produits pharmaceutiques. La mesure n'est pas nouvelle puisqu'il s'agit d'une procédure prévue par la législation en vigueur en matière de sécurité sociale et précisée par la réglementation (références : loi 83-11 du 02 juillet 1983 relative aux assurances sociales, modifiée et complétée, notamment son article 59-1 et l'arrêté ministériel du 16 août portant création et fixant les missions, l'organisation et le fonctionnement du comité de remboursement du médicament en Algérie, notamment ses articles 2, 11 et 15). Un «tarif référentiel» sera, donc, appliqué dans les remboursements pour encourager la prescription du générique, a également annoncé le représentant du ministère du Travail. Pour sa part, le Snapo souhaite que cette mesure soit appliquée par les importateurs et les grossistes. Contacté par nos soins pour avoir plus de détails, le président du syndicat M.Belambri, expliquera que les importateurs doivent mettre en conformité avec la nouvelle mesure des tarifs de référence les vignettes des médicaments. Pour cela, il propose «d'instaurer un tarif de référence à l'importation» et «d'établir en urgence un nouveau système de calcul des marges bénéficiaires» pour, d'un côté les adapter à la politique «d'encouragement du médicament générique» mais également pour assurer un équilibre financier et économique de l'officine qui, aujourd'hui, se trouve dans une situation délicate et précaire à cause de l'érosion continue des marges, associée à une augmentation des prix du médicament.