Solution n Le gouvernement a adopté, en mai dernier, un décret exécutif visant la relance de la production nationale du médicament à travers l'encouragement de la consommation du générique. Quelles mesures faudrait-il prendre pour assurer un approvisionnement régulier des officines en médicaments et régler une bonne fois pour toutes le problème des pénuries ? Pour le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Onep), Ammar Ziad, qui s'exprimait récemment sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, la solution est dans l'arrêt de l'importation des médicaments produits localement. «L'Algérie continue à enregistrer des génériques à l'importation alors que les mêmes produits sont fabriqués localement», a-t-il déploré, tout en appelant les pouvoirs publics à faire confiance aux opérateurs nationaux. L'objectif étant la relance de la production nationale et la réduction de la facture d'importation qui s'élèvera à plus de 1,5 milliard de dollars cette année, selon les prévisions. Mais la production nationale est-elle réellement en mesure de répondre aux besoins des citoyens sachant que plus de 70% des médicaments disponibles sur le marché sont importés ? Le défi semble vraiment difficile à relever. Qu'à cela ne tienne, le Conseil de gouvernement a adopté, en mai dernier, un décret exécutif déterminant les marges maximales de bénéfice des intervenants dans l'industrie du médicament et définissant les modalités de dépôt des prix. Il vise essentiellement, selon le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, à dynamiser la production nationale du médicament à travers l'encouragement de la consommation du générique. Concrètement, le texte adopté stipule que plus le coût du produit est réduit, plus la marge de bénéfice du pharmacien ou du distributeur est importante et inversement. «Pour un médicament qui coûte 200 DA, a expliqué M. Boukerzaza, la marge bénéficiaire est de 17% pour le grossiste et de 70% pour le détaillant. Pour les médicaments dont les prix oscillent entre 200 et 400 DA, elle est de l'ordre de 12 et 30% respectivement». Ce décret qui, selon ses concepteurs, répond au souci de mettre le médicament à la disposition du citoyen, a été rejeté dans le fond et dans la forme par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) car «réduisant à moins de 20% la marge bénéficiaire des pharmaciens».