Gardiens n A la tombée de la nuit, depuis l?année 1868, le littoral algérien est gardé par 25 sentinelles placées chacune sur un cap. Il s?agit des phares, ces citadelles défiant le temps et ses sautes d?humeur. Leur faisceau lumineux devient le seul guide pour des navires, toujours en nombre croissant, transportant tout type de produits nécessaires à la bonne marche d?une économie et parfois nocifs et dangereux pour la faune et la flore. Ainsi, le rôle de ces phares, bien que méconnu, demeure depuis des siècles vital. L?Algérie, riche d?un littoral long de 1 200 km, peut compter sur ses 25 phares aidés par 160 feux de port, 20 bouées de balisage et 3 stations Dgps. Ces infrastructures sont gérées par l?Office national de signalisation maritime (Onsm), une entreprise à caractère administratif sous tutelle du ministère des Travaux publics créée par le décret n° 85-236 en août 1985. Cet organisme compte un effectif global de 343 personnes, dont 208 fonctionnaires et contractuels et 135 vacataires. Toutefois, ces chiffres peuvent augmenter ou baisser selon les besoins. Les phares algériens datent tous de l?époque coloniale. Le premier chantier a été lancé en 1868 à Arzew, ce qui permet au phare de cette ville de prétendre au statut de doyen ; il a une autre particularité, celle d?être bâti sur un îlot. C?est le cas aussi pour deux autres phares situés également dans la région ouest du pays ; il s?agit du phare des îles Habibas à 11 km au nord-ouest du cap Sigale, dans la wilaya de Aïn Témouchent, et celui de l?île Rechgoun, au nord-ouest de Beni Saf, dans la même wilaya. Le plus jeune des phares algériens est celui de Colombi, situé à l?ouest de la ville de Ténès. Le phare de Béjaïa, sur le cap Carbon, est, de son côté, le deuxième au monde de par son altitude. Pour la wilaya d?Alger c?est le phare de cap Caxine, dans la commune de Hammamet (ex-Bains-Romains), qui se charge de veiller sur la côte algéroise. Les phares algériens, de par leur ancienneté, ont été témoins des évolutions qu?ont connues la navigation maritime ainsi que la science, permettant la rénovation de la source de lumière (lampe et support de lampe), le système d?entraînement de l?optique et le tableau de commande et de contrôle. Toutefois, ces rénovations n?ont pas affecté les équipements traditionnels à sauvegarder. Sur ce plan, il faut dire que les équipements des phares algériens datent pour la plupart du XIXe siècle. Bien que revêtant une valeur historique, il n?en demeure pas moins que leur rénovation s?impose. Dans ce contexte, l?Onsm a engagé des actions visant à la rénovation des équipements de signalisation maritime, dont une étude portant sur la réhabilitation des infrastructures, afin que ces phares puissent continuer à jouer leur rôle de sentinelles de la côté algérienne.