Rencontre n Hazouz Bezaz, professionnel de l?audiovisuel, Algérien d?origine et Canadien d?adoption, était l?invité, dimanche, de la Bibliothèque nationale où il a animé une conférence. La rencontre s?est déroulée autour du thème : «L?avenir de la coproduction audiovisuelle et cinématographique algéro-canadienne». D?emblée, l?on s?interroge sur l?objet de la conférence : Y a-t-il vraiment un travail de coproduction dans le domaine de l?audiovisuel et du cinéma entre les deux pays pour se permettre de soulever la question concernant le devenir d?une telle association ? A première vue, cela semble aussitôt prétentieux. Mais il se trouve, et à la surprise de tous même des professionnels de l?audiovisuel et du cinéma, qu?un accord entre l?Algérie et le Canada a été signé en 1984 et révisé, plus tard, en 1987, portant un travail de partenariat en matière de production cinématographique et télévisuelle. Robert Peck, ambassadeur du Canada à Alger, dira : «Lors de ma nomination à Alger, j?ai pris connaissance qu?un accord entre l?Algérie et le Canada a été signé en 1984. Plus de Vingt ans plus tard, je me demande pourquoi rien n?a été fait en ce sens. Pourquoi aucun projet, ne serait-ce qu?une seule coproduction, n?a été concrétisé ?» Et j?espère qu?à l?avenir des accords prendront forme. De leur côté, les quelques professionnels du cinéma, présents à la conférence, à l?instar du réalisateur Gouati Bendedouche, l?auteur de plusieurs longs-métrages, dont La Voisine, se sont étonnés qu?un tel accord existe. «Je suis surpris qu?entre l?Algérie et le Canada un tel accord ait été signé, et je suis encore plus surpris que ce partenariat remonte à si longtemps», s?exclame M. Bendedouche. Et de s?étonner davantage : «Aucun de nous, nous les gens du métier, n?avons eu connaissance de ces accords.» La question qui se pose, c?est de savoir pourquoi rien n?a été dit concernant l?accord. Les raisons de ce black-out s?expliquent simplement par l?absence de communication, le manque d?intérêt de la partie algérienne et par, selon Hazouz Bezaz, les bouleversements politiques, notamment les événements des années 1990 qui ont littéralement découragé la partie canadienne d?entreprendre pareille initiative. Si les accords ne se sont pas concrétisés, c?est aussi parce que les assisses sur lesquelles s?exerçait la pratique cinématographique se sont effondrées : l?Algérie n?a plus vraiment de cinéma. En outre, la télévision algérienne, et pour des raisons qui lui sont inhérentes, ne fait plus dans la coproduction. «Le Canada a signé, expliquera Hazouz Bezaz, 50 accords de coproduction avec plusieurs pays dans le monde, dont l?Algérie.» Ainsi, l?Algérie, jusqu?alors, est bénéficiaire de l?accord d?association. Il se trouve qu?elle n?a pas su profiter de cette aubaine. Les instances concernées n?ont pas, à l?époque, tenu réellement compte de l?avantage que peut offrir un tel partenariat, à savoir une participation financière minimale dans la coproduction. Ce qui lui aurait permis, par ailleurs, d?élargir son champ d?action dans le domaine de l?activité de l?audiovisuel et du cinéma. Pour Hazouz Bezaz, il est fondamental d?envisager, aujourd?hui, les possibilités d'une relance des accords de coproduction en vue de ranimer l?activité cinématographique et audiovisuelle. «Cela ne peut se faire que par l?échange entre les deux pays», conclut-il.