Résumé de la 7e partie n En l?espace de quelques minutes, l?assassin de Whitechapel, fait deux nouvelles victimes, portant le nombre de femmes tuées à quatre. Comment, se demande-t-on encore, le meurtrier a-t-il pu agir dans des zones où des policiers effectuent des rondes en permanence ? C?est à croire que les passants sont aveugles et sourds et que les victimes se laissent conduire par leur assassin, la tête baissée, comme des moutons qu?on mène à l?abattoir ! Vers 2h 55, alors que les recherches se poursuivent, un policier découvre à Goulston Street, non loin d?une fontaine publique, un morceau de cuir qui semble avoir appartenu à un tablier. La fontaine est souillée de sang, ce qui laisse supposer que le meurtrier s?y est lavé les mains. Sur un mur de briques noires, il y a une inscription à la craie : «The Juwes are (à la place du pluriel) the men that will not be blamed for nothing», c'est-à-dire «Les juifs sont ceux qui ne seront pas accusés pour rien !» La phrase a été, sans doute, écrite par le meurtrier. On laisse un policier devant l?inscription pour qu?on ne l?efface pas, mais le préfet Warren, qui arrive peu après, la fait enlever. Il expliquera plus tard sa décision en disant que s?il l?avait laissée, l?inscription n?aurait pas manqué de provoquer des émeutes antijuives ! Les victimes sont identifiées dans la matinée. La première, celle qui a été tuée dans la cour du club, s?appelle Elizabeth Stride. Elle est d?origine suédoise et a 45 ans. Elle est venue en Angleterre pour travailler comme domestique et a raconté que le bateau dans lequel elle avait embarqué avait fait naufrage, la mer ayant emporté son époux et ses deux enfants. En réalité, son mari est mort de maladie dans un asile, et elle s?est mise en ménage avec un ouvrier, Michael Kidnez. Elle gagnait sa vie en brodant et en faisant des ménages, elle se prostituait aussi occasionnellement. Les gens de son quartier, sensibles à son malheur, l?appréciaient. Mais Liz était portée sur la bouteille et quand elle était ivre, elle piquait des colères et insultait les gens, ce qui lui a valu des démêlés avec la police. Le soir du meurtre, elle a été aperçue par plusieurs témoins. Le premier, William Smith, est policier. Il l?a vue vers minuit, en effectuant sa ronde, discuter avec un homme. Selon lui, cet homme a la trentaine, il portait un chapeau et un manteau noir et avait l?air respectable. Il avait à la main un paquet. Un autre témoin, un commerçant juif, Israël Schwartz, a vu un homme et une femme debout devant la cour du club. L?homme a voulu la tirer dans la cour, mais elle a résisté, il l?a jetée à terre. Elle a juste poussé un cri. Croyant à une dispute, le commerçant n?a pas voulu s?immiscer dans les affaires des autres, il s?est éloigné. Deux autres témoignages évoquent aussi Liz en compagnie d?un homme, décrit par l?un comme portant une «casquette», ce qui fait supposer un marin, décrit par l?autre comme vêtu d?un manteau sombre? Ces témoignages ne permettent malheureusement pas de tracer un portrait du meurtrier, ce qui rend les chances de l?arrêter assez minces. (à suivre...)