Résumé de la 9e partie n Patricia, toujours taraudée par ses souvenirs, doit plonger dans son travail, celui de faire des portraits de femmes embrassant la politique et le pouvoir. Sam l?interrompit : «Doucement, Pat. Vous allez trop vite. J'ai seulement dit que si le vice-président donne sa démission, il y a de fortes chances qu'il soit remplacé par Abigail Jennings ou Claire Larence. Claire est pour ainsi dire la Erma Bombeck du Sénat ? très populaire, brillante, une législatrice de premier plan. Elle a fait de l'excellent travail. Mais Abigail est là depuis plus longtemps. Le Président et Claire sont tous les deux originaires du Middle West, et politiquement ce n'est pas bon. Il nommerait de préférence Abigail, mais il ne peut ignorer qu'Abigail n'est pas véritablement connue sur le plan national. Et elle s'est fait quelques puissants ennemis au Congrès. ? Vous croyez donc que Luther Pelham veut réaliser ce reportage pour faire connaître une Abigail plus humaine, plus vivante ? ? D'après ce que vous venez de me dire, c'est mon impression. Je crois qu'il veut lui amener le soutien du public. Ils sont intimes depuis longtemps, et je suis certain qu'il aimerait voir sa chère amie dans le fauteuil du vice-président.» Ils mangèrent en silence ; Pat réfléchissait aux implications que sous-entendaient les révélations de Sam. Bien sûr, cela expliquait la proposition soudaine de ce travail, la nécessité de faire vite. «Et moi, alors ? finit par dire Sam. Vous ne m'avez pas demandé ce que j'étais devenu pendant ces deux dernières années. ? J'ai suivi votre carrière, lui dit-elle. J'ai porté un toast lorsque vous avez été réélu ? bien que cela ne m'ait pas surprise. J'ai écrit et déchiré une douzaine de lettres que je vous ai écrites à la mort de Janice. Je suis censée savoir trouver les mots qu'il faut, mais aucun ne me paraissait juste... cela a dû être affreux pour vous. ? Oui. Lorsqu?il fut clair que Janice n'avait plus longtemps à vivre, j'ai réduit mon emploi du temps pour passer chaque minute possible auprès d'elle. J'espère l'avoir aidée. ? J'en suis certaine.» Elle ne put s'empêcher de lui demander : «Sam, pourquoi avoir attendu si longtemps pour m'appeler ? En fait, m'auriez-vous jamais téléphoné si je n'étais pas venue à Washington ?» Le bruit de fond que faisaient les voix des autres clients, le léger tintement des verres, les effluves alléchants des plats, les murs lambrissés et les panneaux de séparation en vitre dépolie disparurent pendant qu'elle attendait sa réponse. «Je vous ai appelée, dit-il. A plusieurs reprises. Mais j'ai eu le courage de raccrocher avant que votre téléphone ne sonne. Pat, lorsque je vous ai rencontrée, vous alliez vous fiancer. Je vous ai empêchée de le faire. ? Avec ou sans vous, je ne l'aurais pas fait. Rob est un charmant garçon, mais ce n'est pas suffisant. (à suivre...)