Résumé de la 22e partie n Pat se rend à son nouveau travail, le Cable de Potomac. Luther Pelham, son patron, l?accueille aimablement et la présente à toute l?équipe. Il raccrocha le téléphone. «Ai-je bien passé l'inspection ?» Son regard était amusé. «Haut la main.» Comment se faisait-il qu'elle se sentît toujours à l'aise dans une situation professionnelle et qu'elle éprouvât en revanche si souvent un sentiment de détachement dans ses relations personnelles ? «Ravi de l'entendre. Si vous ne cherchiez pas à voir ce que je vaux, cela m'inquiéterait. Félicitations. Vous avez beaucoup plu à Abigail, hier.» Une plaisanterie et il revenait au travail. Agréablement surprise, elle aborda sans attendre le problème. «J'ai été très impressionnée par elle. Qui ne le serait pas ?» Puis elle ajouta, intentionnellement : «Pour le temps que j'ai pu passer avec elle.» Pelham agita la main, comme pour écarter une réalité désagréable. «Je sais. Abigail n'est pas facile à coincer. C'est pourquoi j'ai demandé qu?on rassemble certains de ses documents personnels à votre intention. Ne vous attendez pas à beaucoup de coopération de la part de la dame, car vous n'en obtiendrez pas. J'ai programmé l'émission pour le 27. ? Le 27 ? Le 27 décembre !» Pat entendit sa voix monter d'un ton. «Vendredi prochain ! Cela signifie qu'il va falloir boucler la prise de vues, la rédaction, le montage et la sonorisation en une semaine ! ? Exactement, assura Luther. Et vous êtes celle qui peut y arriver. ? Mais pourquoi cette précipitation ?» Il se renversa en arrière, croisa les jambes et sourit avec la délectation de celui qui détient des informations capitales. «Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'un reportage comme les autres. Pat Traymore, vous avez l'occasion de porter Abigail au pouvoir.» Elle se souvint de ce que lui avait dit Sam. «Le vice-président ? ? Le vice-président, confirma-t-il, et je suis heureux de constater que rien ne vous échappe. Ce triple pontage l'an dernier n'a pas été une réussite pour lui. Mes renseignements à l'hôpital laissent entendre qu'il souffre de sérieux problèmes cardiaques et que, s'il veut continuer à vivre, il devra changer d'existence. Cela signifie qu'il va certainement donner sa démission ? et très prochainement. Afin de contenter tous les courants du parti, le Président mettra en branle les services secrets pour passer au crible trois ou quatre candidats sérieux. Mais on sait de source sûre qu'Abigail a les meilleures chances. En diffusant ce reportage, nous voulons pousser des milliers d'Américains à envoyer des télégrammes au Président en faveur d'Abigail. Voilà ce que doit lui apporter l'émission. Et pensez à ce qu'elle peut apporter à votre carrière.» Sam avait parIé de la démission du vice-président et de la candidature d'Abigail comme d'une possibilité. Luther les considérait manifestement comme des probabilités imminentes. Se trouver là quand il faut, où il faut, être présent au moment où éclate l'événement ? était le rêve de tout journaliste. «Si la rumeur se répand sur l'état de santé du vice-président... ? C'est plus qu'une rumeur, lui affirma Luther. Je vais l'annoncer au journal de ce soir ; je dirai aussi que le bruit court que le Président envisage son remplacement par une femme.» (à suivre...)