Le FC Barcelone a fait son travail hier en battant Benfica Lisbonne 2-0 au Camp Nou et accédé aux demi-finales de la Ligue des Champions de football, mais il a montré qu'il est en perte de vitesse par rapport à son niveau de jeu d'il y a quelques semaines à peine. Il s'est produit une sorte du paradoxe du football: il y a une semaine, à Lisbonne, il n'y avait pas eu de buts, mais on avait assisté à un match formidable. Hier, on peut, malgré les deux buts, dire qu'on s'est ennuyé au Camp Nou. Certains spectateurs ont d'ailleurs sifflé leurs joueurs qui se sont quand même qualifiés pour les dernier carré de la C1! Manque de confiance due à l'efficacité perdue (un seul but - sur penalty - en 290 avant la rencontre)? Fatigue des matches à répétition? Le Barça a paru usé même s'il a obtenu un penalty dès la 5e. Ronaldinho, chargé de l'exécuter, a toutefois échoué dans sa mission, Moretto sortant un bel arrêt. L'ombre du match à Benfica a alors flotté un court moment sur le Camp Nou, certains pensant: «Moretto est imbattable». Toutefois, c'est le fort des grandes équipes: elles n'ont pas qu'un grand joueur et un ou deux bons moments suffisent. Frayeurs au Camp Nou l A force de rater des passes et de ne pas aller au bout de ses actions, le Barça a même failli sortir par la petite porte: à la 61e sur un contre mené de main de maître par Miccoli, Simao Sabrosa a envoyé le ballon à côté des buts alors qu'il était seul face à Victor Valdes. Le Barça, qui comptait sans doute décider du quart de finale avant la fin de match, a loupé le coche à la 83e, Ronaldinho puis Deco n'arrivant pas à propulser le ballon dans un but déserté par le gardien. Il s'est surtout fait des frayeurs en laissant tourner l'horloge sans marquer. A partir de la 65e, chaque tir de Miccoli (65, 68), chaque coup franc (77) a fait frissonner une équipe catalane de plus en plus fébrile. Certains Catalans ont même dû se faire des cheveux blancs à la 87e quand Victor Valdes n'a pu que détourner une frappe vicieuse de Karagounis. Le Benfica se plaint à l'UEFA Le trajet de la discorde l L'UEFA a été saisie d'une plainte du Benfica Lisbonne, pour la «longueur du trajet de l'hôtel au stade» catalan, imposé par la police au car de ses joueurs, éliminés en quart de finale de la Ligue des Champions de football hier mercredi, a indiqué un porte-parole du club portugais, Carlos Garcia. «La police a rallongé d'une vingtaine de minutes le trajet de l'hôtel au stade. Elle n'a pas fait correctement son travail», a affirmé Carlos Garcia. Au club portugais on pense que la police régionale catalane a fait exprès de rallonger ce trajet pour déstabiliser les joueurs. Eto?o éclipse Ronaldinho l Si Ronaldinho a été anormalement maladroit pendant toute la rencontre, la lumière, ou plutôt les éclairs du match, sont venus d'Eto'o. Le Camerounais a ouvert la brèche à la 19e minute. C'est lui qui est allé presser Beto et lui chiper le ballon, puis qui a débordé toute la défense portugaise avec une déviation déconcertante. Et, c'est encore lui, qui a glissé le ballon en retrait à Ronaldinho, sous les yeux médusés de Moretto, qui ne pouvait être à la fois au premier poteau pour boucher l'angle et au deuxième pour couvrir la star brésilienne, auteur de son 7e but en C1. À la 88e, Eto'o a mis le Barça à l'abri sur une longue passe de Ronaldinho prolongée par Giuly. Le Barça est en demi-finales mais il lui faut retrouver son jeu et vite s'il veut reprendre son statut de grand favori de la compétition face à l'AC Milan, son adversaire dans deux semaines.