Lutte n Deux dates repères dans le long combat pour la reconnaissance de tamazight langue, culture et identité du peuple algérien. Deux printemps mouvementés marqués par le soulèvement de la Kabylie contre le déni identitaire et qui en a fait les frais et le prix à coups de jeunes fauchés à la fleur de l?âge et de nombreuses arrestations. Avril 2001, même si le mouvement citoyen (les ârchs) ? qui l?a fédéré ? persiste et signe que la protesta de la population était contre la hogra, n?est que le prolongement d?avril 1980. Un combat qui aboutira, 24 ans plus tard, soit le 12 avril 2002 ? au moment où la Kabylie à feu et à sang enterrait ses morts ? à la reconnaissance de tamazight deuxième langue nationale et son introduction dans la Constitution par l?article 3 bis.Mais le premier pas fait par l?Etat dans ce processus remonte à quelques années auparavant. C?est sous le mandat de l?ex-président, Liamine Zeroual, que tamazight a été introduite dans le préambule de la Constitution comme une des composantes de l?identité algérienne. Après la grève du cartable de 1994, lancée par le MCB, tamazight est introduite dans le système éducatif à partir de l?année scolaire 1995 -1996 et ce, à la suite des accords du 22 avril 1995 entre l?Etat et une partie des initiateurs du boycott scolaire (le MCB-Coordination nationale). Mais avant ces années, il y a eu, en 1990, l?ouverture de deux départements de langue et culture amazighes au niveau des universités de Béjaïa et de Tizi Ouzou.Le combat pour tamazight se poursuit aujourd?hui, pour l?officialisation de cette langue nationale. Revendication portée par des partis politiques, même si depuis quelques années, on note leur recul dans ce domaine. Il y a aussi l?organisation des ârchs qui, dans le dialogue entamé avec les représentants de l?Etat pour la mise en ?uvre de la plate-forme d?El-Kseur (composée de 14 revendications), demande l?officialisation de tamazight. Une revendication que pourtant ces derniers ainsi que les enseignants et les chercheurs reconnaissent impossible à concrétiser dans l?état actuel de la langue. Faut-il alors revendiquer pour le principe de le faire, ou n?est-il pas plus intéressant de se mettre à l??uvre, de traiter le dossier de la graphie, de l?interdialectal, des néologismes sauvages, des calques? Bref, préparer le terrain pour l?officialisation de tamazight une langue qui demeure jusqu?à présent dans le registre de l?oralité lorsqu?on sait que très peu d?ouvrages ont été écrits en tamazight. Le chemin vers la normalisation de tamazight est long et peut s?effectuer sur plusieurs années de travail et de recherches que mèneront des spécialistes.