Dans ce village, qui dépend de Tadmaït, ceinturé par deux oueds, les habitants ne rêvent, depuis des lustres, que d?une chose : une passerelle leur permettant de mettre fin à leur isolement. Dans une nature encore sauvage mais accueillante se trouve Tlata Ihiddoussen, petit village de Tadmaït, non loin de Draâ Ben Khedda, aux collines boisées, à la vie suspendue à deux oueds qui le ceinturent et l?isolent, surtout durant les pluies diluviennes de l?hiver, du reste du monde. En ces jours maudits, il n?y a ni école, ni travail, ni jardinage, ni vaches à traire. Les quelque 1 500 âmes, dont les deux tiers sont analphabètes, ne s?aventurent guère, elles qui sont pourtant rudes et fières, à traverser les eaux en furie sous peine d?être emportées par le déluge ou alors frappées de plein fouet par un objet charrié par les flots à la vitesse d?une ogive. Même un cavalier émérite laisserait l?audace à la maison.