Moins de crédits alloués signifient moins de recettes pour le Fonds monétaire international (FMI) par le biais des intérêts versés par les débiteurs. Ainsi, ce fonds a calculé que lors des trois ans à venir le manque à gagner s'élèvera à près de 600 millions de dollars. Une situation qui s?explique par une économie mondiale saine malgré un pétrole cher. Les grands débiteurs ont remboursé par anticipation les milliards dus et les pays émergents ont accumulé des réserves suffisantes pour se passer de son soutien. A 61 ans, le FMI se cherche désespérément une raison d'être. «Il faut évoluer avec son temps», reconnaissait placidement cette semaine son directeur général Rodrigo Rato en explicitant les détails de sa «stratégie à mi-parcours» pour le Fonds monétaire international alors que l'institution, créée après la Seconde Guerre mondiale, est en pleine crise existentielle. M. Rato a obtenu samedi le feu vert pour présenter des propositions concrètes en septembre lors de l'assemblée annuelle à Singapour. Le portefeuille des crédits en cours actuellement du FMI s'est réduit à 35 milliards de dollars, soit son plus faible niveau depuis les années 1980, réduisant d'autant la sphère d'influence du Fonds sur la politique économique mondiale. Pour recycler cet organisme, M. Rato propose que son institution serve de forum d'observation multilatéral alors que ses statuts lui confèrent essentiellement le rôle de surveillance de l'évolution des économies nationales de chacun de ses 184 Etats membres. Washington, pour sa part, défend l'idée d'un FMI gendarme de la politique mondiale des changes avec l'objectif de pouvoir ainsi contraindre Pékin à plus de flexibilité pour réduire ainsi son déficit commercial record avec la Chine.