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Le FMI en quête d'une nouvelle légitimité
L'institution de Bretton Woods en crise d'identité
Publié dans El Watan le 25 - 09 - 2006

A l'instar de l'Algérie, la plupart des pays en développement ont honoré leurs dettes et n'ont plus besoin des services du FMI. L'économie mondiale poursuit sa croissance et les grands pays émergents ont accumulé suffisamment de réserves de changes pour se dispenser de ses prêts.
L'institution de Bretton Woods traverse ainsi une grave crise d'identité. Le pompier monétaire de la planète n'a quasiment plus d'incendie à éteindre.Le FMI a-t-il encore sa place ? Le fait est que cette institution doit désormais se chercher de nouvelles missions afin de préserver sa légitimité. En dehors de la Turquie, les principaux clients du fonds — Russie, Brésil, Argentine, Algérie... — ont intégralement remboursé leurs dettes et se passent à présent de ses crédits — et souvent de ses conseils — pour financer leur croissance. Le montant des encours de prêt du FMI est ainsi tombé à 28 milliards de dollars cet été, son plus bas niveau depuis un quart de siècle. Il faut dire que le monde a bien changé depuis la création du fonds en 1945. Il s'agissait alors d'éviter que les grands pays ne reproduisent les mêmes erreurs — dévaluation compétitive et protectionnisme — qui avaient conduit à la grande dépression des années 1930 et préparé le terrain à la montée du fascisme. Le FMI fonctionne comme une grosse tontine à laquelle les pays membres peuvent faire appel lorsqu'ils connaissent une crise de leur balance de paiements. Aujourd'hui, la donne a changé. En dehors des Etats-Unis, la plupart des pays émergents affichent de confortables excédents commerciaux les mettant à l'abri de nouvelles crises monétaires et financières. Or le FMI, comme n'importe quelle banque, a besoin de clients pour vivre. La crise d'identité menace donc de tourner à la crise financière. Les revenus du FMI, générés par ses prêts, devraient passer de 1,2 milliard de dollars cette année à 757 millions d'ici trois ans, tandis que les dépenses passeraient de 955 millions à plus de 1 milliard de dollars. Au-delà des problèmes financiers, le fonctionnement actuel du FMI est le reflet, pense-t-on, d'une époque révolue. La sous-représentation des grands pays émergents est criante. La Chine, par exemple, ne dispose que de 2,94% des droits de vote alors qu'elle pèse 15,4% du PIB mondial. Une réforme devait s'imposer. Lors de la récente assemblée générale du FMI tenue à Singapour, il a ainsi été décidé de donner plus de poids en son sein aux économies émergentes.
Les gagnants et les perdants de la réforme
En pole position des pays qui profiteront de la réforme du FMI se trouvent la Chine, la Turquie, le Mexique et la Corée du Sud. En décidant de relever un peu leurs droits de vote (quote-part au capital), et donc leur influence dans les prises de décision, le FMI veut tenir compte de leur essor économique. En contrepartie, la part relative de pays puissants au FMI, tels le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis va baisser de manière marginale. Dans un deuxième temps, où les négociations s'annoncent beaucoup plus conflictuelles, le FMI va tenter de se mettre d'accord sur une nouvelle formule de calcul du poids respectif de tous les pays en son sein, en accordant plus d'importance au produit intérieur brut (alors qu'aujourd'hui cette formule excessivement complexe prend en compte aussi les réserves de change, l'importance des transactions commerciales, le degré d'ouverture de l'économie ou la volatilité des flux de capitaux). Les grandes économies émergentes (Inde, Brésil) devraient toutes sortir renforcées de ce processus. Dans la liste des pays qui perdront au change figurent les pays industrialisés, qui dominent le FMI depuis sa création en 1945, et qui verront leur poids un peu réduit. Mais les petits pays européens devraient perdre le plus. Actuellement, la Belgique, les Pays-Bas ou la Suède pèsent presque autant que la Chine, l'Inde ou le Brésil. Ils entendent toutefois défendre fermement leurs intérêts lors des négociations pour limiter la casse. Les Européens, qui disposent de quatre sièges au conseil d'administration du fonds et de 32% des droits de vote, craignent d'être les principaux perdants de la réforme. Une chaise unique permettrait notamment de faire un peu de place à l'Afrique, par exemple, qui ne dispose que de deux sièges pour représenter une cinquantaine de pays (additionnées, les voix des 25 de l'UE représentent près de 32%, contre 4,4% pour 43 pays africains). « L'Union européenne et les Etats-Unis, lorsqu'il s'agit de renoncer à des droits (au sein du FMI), se comportent comme des gamins sur un terrain de jeu : aucun n'est prêt à lâcher ses jouets », a même accusé l'ONG ActionAid. La réforme du FMI ne bouleversera pas les pays pauvres. Les pays africains devraient tout juste stabiliser leur maigre influence à l'issue du processus, ou limiter leur baisse. Pour cela, il est prévu dans les deux ans de doubler les « voix de base » de chacun des Etats membres du FMI, indépendamment de leur richesse, de manière à maintenir inchangée la part relative des pays à faible revenu. Seule consolation : le projet leur assure d'obtenir des postes supplémentaires d'administrateurs adjoints. La réforme s'annonce déjà difficile. Un seul point a fait l'unanimité : la nouvelle formule devra être plus simple et beaucoup plus transparente et surtout refléter véritablement les poids économiques de tous les pays membres. Mais les avis divergent sur les critères à retenir pour le calcul. Le FMI devra, par ailleurs, faire face à de nouveaux défis. Le monde reste sous la menace d'une chute brutale du dollar, en raison de l'incapacité des Etats-Unis de réduire leur déficit extérieur. Le FMI voudrait également appeler à la vigilance contre les risques inflationnistes et contre les tendances protectionnistes dans certains pays. Les pays les plus pauvres, eux, dénoncent les lacunes de l'initiative internationale qui a abouti cette année à l'allégement de leurs dettes auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. « Il ne faut pas se faire d'illusion, même si on annule la totalité de sa dette il faudra des ressources additionnelles pour financer son développement », a souligné à Singapour le ministre des Finances du Niger, Ali Lamine Zeine, en marge des assemblées annuelles des deux institutions multilatérales. Censée être bouclée dans deux ans, la réforme du FMI s'annonce difficile du fait que l'Europe et les Etats-Unis, qui dominent l'institution créée il y a 61 ans, vont s'efforcer de limiter au maximum leur perte d'influence. A travers cette réforme engagée, le Fonds monétaire international espère regagner un peu de légitimité mais l'essentiel de sa réforme interne reste à faire si l'institution de Bretton Woods veut rester crédible au XXIe siècle.


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