Si le dispositif lancé en 1996 a connu des couacs les premières années et a été à l?origine de grosses déceptions, les choses ont évolué depuis et c?est ainsi que pas moins de 72 918 microentreprises ont été créées au 31 décembre 2005, chiffre officiel. Des jeunes promoteurs évoquent leur expérience. Prêt non rémunéré (PNR), bonification des taux d?intérêt et autres avantages fiscaux et parafiscaux ont constitué les pièces maîtresses du dispositif, qui a connu une réussite à ne pas démentir. Les contraintes posées par les institutions financières les premières années de l?opération ont démotivé certains postulants qui ont préféré retourner au paisible «hittisme» ; d?autres, des centaines, n?ont pas baissé les bras et ont accompli un véritable parcours du combattant pour enfin voir se matérialiser leur rêve, passant du statut de chômeur à celui d?entrepreneur. Les dispositions incitatives stipulées par la loi de finances de 2004 ont constitué une réelle bouffée d?oxygène pour les chômeurs réticents. Dans le cadre de cette loi, il a été décidé l?exonération totale de l?Impôt sur le revenu global (IRG), de l?Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la Taxe foncière, une exonération accordée pour une période allant de trois à six ans. Les jeunes promoteurs ont également droit à des prêts non rémunérés allant de 20 à 25%, selon le montant global de leur projet et d?une bonification des taux d?intérêt sur les crédits bancaires alloués à cet effet. Djamel Ould Abbas, le ministre de l?Emploi et de la Solidarité nationale, a indiqué récemment que pas moins de 72 918 microentreprises ont été créées au 31 décembre 2005, ayant engendré 207 280 emplois directs. Le nombre de dossiers financés a atteint 69 633, dont 9 439 portés par des femmes. Le montant global d?investissement, tous modes de financement confondus, s?élève à 135 milliards de dinars, dont 83 milliards de crédits bancaires. «Ces chiffres reflètent l?engouement affiché par les citoyens pour ce mécanisme», a affirmé le ministre, en précisant toutefois que l?apport des entreprises publiques concernant l?acquisition des produits de ces promoteurs et le rétablissement de la confiance entre les institutions financières et autres parties concernées, mèneront à réaliser un boom historique dans la lutte contre l?inactivité. L?objectif est de créer deux millions d?emplois avant la fin de l?année 2009. Cependant, les problèmes qu?affrontent les jeunes promoteurs dans l?écoulement de leur production, la location, le manque de pièces de rechange et les effets indésirables de la contrefaçon constituent les autres défis à relever par les pouvoirs publics.