1930 (Uruguay) : Pour un premier trophée en? argent l Victoire aux Ailes d'Or: c'est le nom de la statuette de 35 cm et de près de 4 kilos mise en jeu pour cette première Coupe du monde, remportée par l'Uruguay chez lui. Jules Rimet, président de la Fifa et fondateur de la compétition, remet pour la première fois le trophée au capitaine uruguayen José Nasazzi, le 30 juillet 1930 à Montevideo. Celle qu'on appelle la Coupe Jules-Rimet, créée par le sculpteur français Abel Lafleur, sera conservée par le Brésil après sa troisième victoire en 1970. La Fédération brésilienne, qui s'est fait voler le précieux trophée en 1983, n'expose plus qu'une réplique. La statuette était faite d'argent fin et de plaqué or et reposait sur un socle bleu, à base d'une pierre semi-précieuse (lapis-lazuli). 1934 (Italie) : L'Afrique se met de la fête l La Coupe du monde devient un peu plus mondiale. Réservée aux équipes des continents européen et américain quatre ans auparavant, elle accueille en Italie sa première équipe africaine: l'Egypte. En huitièmes de finale à Naples, les Egyptiens résistent un temps à la Hongrie avant d'être éliminés (2-4). Il faudra attendre 36 ans et le Mondial-70 pour revoir un représentant africain en phase finale. L'Afrique compte aujourd'hui cinq représentants en Coupe du monde. Et en 2010, elle accueillera sa première phase finale, en Afrique du Sud. 1938 (France) : Le short de Giuseppe Meazza l 16 juin 1938 à Marseille: l'Italie, tenant du titre, mène 1-0 devant le Brésil en demi-finale et obtient un penalty. Giuseppe Meazza, le héros de l'Italie victorieuse en 1934, est l'homme de la situation mais a un problème: l'élastique de son short vient de lâcher. Qu'à cela ne tienne: le stratège des Azzurri tient son short de la main gauche et place consciencieusement le ballon de la main droite sur le point de penalty. Nullement déconcentré, il transforme la sentence et envoie l'Italie (finalement victorieuse 2-1) en finale pour une deuxième consécration. Une victoire qui n'aura donc tenu qu'à un fil. 1950 (Brésil) : Moacir Barbosa, le banni de tout un peuple l Au Brésil, on nourrit une admiration sans bornes pour les meilleurs joueurs mais parfois une rancune tenace pour certains autres, plus malheureux, à l'image de l'histoire du pauvre Moacir Barbosa, gardien de la Seleçao lors du Mondial-50. Le 16 juin, devant près de 200 000 Brésiliens amassés dans le Maracana, le gardien encaisse, en fin de match face à l'Uruguay (1-2), un but qui coûte la Coupe du monde au Brésil. Le pays ne pardonnera jamais à Barbosa. «Au Brésil la peine maximum est de 30 ans, pour homicide. Moi, voilà plus de 40 ans que je paye pour un crime que je n'ai pas commis», déclarait Barbosa quelques années avant de mourir dans l'oubli le 7 avril 2000. 1954 (Suisse) : L?attaque se déchaîne l Est-ce la qualité du gazon suisse ou l'habitude des comptes bien remplis du pays ? Toujours est-il que le Mondial-54 reste le plus prolifique de l'histoire avec pas moins de 140 buts inscrits lors des 26 matches de la phase finale. Soit une moyenne de 5,38 buts par match ! Un chiffre vertigineux qui ne sera sans doute jamais égalé et qui doit beaucoup à l'impressionnante équipe de Hongrie. Favoris, les Hongrois inscrivent la bagatelle de 27 buts en 5 matches (5,4 buts par match). En finale ils s'inclinent pourtant face à la RFA (2-3), une équipe qu'ils avaient battue 8-3 au 1er tour. 1958 (Suède) : Premier 0 à 0 de l?histoire l Le 11 juin 1958 est une date historique. Il s'agit tout simplement du premier 0 à 0 en Coupe du monde, à l'issue du match du 1er tour entre le Brésil et l'Angleterre à Göteborg. Ce jour-là, Pelé, 17 ans, est assis sur le banc et la Seleçao et ses attaquants virevoltants restent muets. Quatre jours plus tard, Suède - Pays de Galles se terminera également par un nul vierge. Comme un signe. Avec le football moderne, les défenses se renforcent. Et l'Italie, qui a popularisé le fameux «catenaccio» (verrou), n'y est pour rien puisque la Squadra Azzurra n'était même pas qualifiée pour cette Coupe du monde... 1962 (Chili) : Yachine, l?Araignée noire l Lev Yachine restera comme le premier grand gardien de l'ère moderne, aïeul des Dino Zoff ou Sepp Maïer. La Fifa a d'ailleurs donné le nom du Russe, surnommé l'«Araignée noire», au trophée qu'elle remet désormais au meilleur gardien de chaque phase finale. 1962 restera pourtant comme la grande ombre au tableau de Yachine. Après un bon premier match contre la Yougoslavie (2-0 pour l'URSS), il s'écroule contre la Colombie lors du deuxième match. Alors que les Soviétiques mènent 4-1 à une demi-heure de la fin et filent vers une tranquille victoire, Yachine commet alors des fautes inhabituelles et s'incline trois fois en moins de 20 minutes. Des erreurs dont Yachine ne se remettra pas. En quarts de finale, face au Chili, pays organisateur, il se laisse surprendre par deux tirs de loin et l'URSS chute (1-2). 1966 (Angleterre) : Un but litigieux sous le regard de Sa Majesté Elizabeth II l Désormais, l'art sans égal du «Roi» Pelé est connu. Et redouté par ses adversaires, qui n'hésitent pas à tout mettre en ?uvre pour l'empêcher de rayonner. Dès le premier match, le 12 juillet à Liverpool, Pelé, auteur du premier but brésilien sur coup franc, est victime de nombreux tacles du Bulgare Jetchev. Touché, il ne jouera pas le deuxième match, que les Brésiliens perdent face à la Hongrie (1-3). Pour le match décisif contre le Portugal, le 19 juillet à Liverpool, Pelé revient donc. Malheureusement, le Portugal d'Eusebio marque d'entrée deux buts et Pelé, à peine remis, est victime d'un nouvel «attentat» du défenseur portugais Morais. Les remplacements étant interdits à l'époque, il reste sur le terrain, mais dispute la seconde période sur une jambe. Le Brésil, double champion du monde en titre, est finalement battu 3-1 et éliminé dès le 1er tour. Mais cette violence incite les instances à réagir: En 1970, les cartons jaunes et rouges apparaissent. En finale, l?Angleterre s?est imposée face à l?Allemagne (4 à 2). L?histoire retiendra tout de même le but de Hurst qui a donné l?avantage aux Anglais et qui n?a toujours pas révélé tous ses secrets. 1970 (Mexique) : Et de trois pour le roi Pelé l Preuve de la place de plus en plus importante que prend la télévision dans le monde du ballon rond, certains matches vont débuter à...midi ! A la grande colère des joueurs qui devront courir après une balle par des températures intenses de l'été mexicain. L'édition 1970 est la première à connaître une diffusion à très grande échelle à la télévision. La TV a fait son apparition en Suisse, en 1954, avec quelques matches diffusés en direct. Le Mondial suédois, en 1958, a, lui, marqué la première diffusion en mondovision. Ce n'est évidemment que le début, et ce sont des milliards de personnes, aux quatre coins du monde, qui assisteront aux rencontres de la XVIIIe Coupe du monde en Allemagne.