Issue n Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, ont discuté, hier soir, des moyens de sortir de la crise financière. «Nous avons l'argent, mais le problème est comment faire entrer cet argent» dans les territoires palestiniens, a indiqué M. Haniyeh lors d'une conférence de presse animée à l?issue de sa rencontre à Gaza avec M. Abbas. Lors de cette rencontre, les deux responsables palestiniens ont discuté des moyens qui permettront une arrivée rapide de fonds dans les territoires palestiniens, car acheminer les fonds est de «la responsabilité de tout le monde, pas seulement du gouvernement. C'est la responsabilité du président (Abbas), du secteur privé, des banques, du Fonds d'Investissement palestinien», a poursuivi le Premier ministre qui accuse, par ailleurs, les Etats-Unis et Israël d'être à l'origine de la crise. De son côté, le porte-parole de M. Abbas regrette que les fonds ne soient pas arrivés. «Nous sommes en discussion pour voir comment les faire parvenir», déclare-t-il. Depuis que l'Union européenne, principal donateur des Palestiniens avec 500 millions d'euros par an, a suspendu, à l'instar des Etats-Unis, ses aides financières après l'entrée en fonction en mars du gouvernement Hamas, la Palestine traverse une grave crise et ses quelque 160 000 fonctionnaires, dont les salaires s?élèvent à plus de 120 millions de dollars mensuels, n'ont pas été payés en mars et en avril. Le Premier ministre palestinien explique la suspension des aides par la volonté de pousser son gouvernement à faire des concessions politiques et à abandonner ses principes et ses droits auxquels il est attaché. M. Haniyeh a également reconnu qu'il existait des différends politiques entre le gouvernement et le président de l'Autorité palestinienne, mais a promis que les discussions se poursuivraient pour tenter de les aplanir. «Il y a des questions qui continuent de poser problème, qui ont besoin d'être plus amplement discutées. Nous nous sommes mis d'accord pour former un comité composé de plusieurs ministres du gouvernement et des responsables nommés» par Mahmoud Abbas, a-t-il dit. Le gouvernement a accusé, à plusieurs reprises, M. Abbas de vouloir le faire échouer dans sa tâche en lui retirant des compétences, notamment en matière de sécurité et de frontières. «Nous nous sommes mis d'accord pour protéger l'unité nationale et réduire les tensions car le problème des Palestiniens réside à l'extérieur», a insisté M. Haniyeh, en référence à Israël.