Prévention n 0 cigarette, 5 fruits ou légumes, 30 minutes de marche par jour. Simple et pratique, cette thérapie permet d'éviter un taux élevé de cholestérol et un accident cardiovasculaire dévastateur. Age, sédentarité, tabac, régime alimentaire débridé, stress. L'addition donne un chiffre effarant : presque 9 millions d'hypertendus en Algérie, tous encourant le risque réel à tout moment d'un accident cardiovasculaire. Jeudi, les quelques cent praticiens ayant participé au 2 congrès du Collège algérien des cardiologues libres, à l'hôtel El-Aurassi, prenaient les résultats de l'enquête de la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha), faite en 2004 à travers les 48 wilayas du pays, très au sérieux au point de prôner avant tout l'option préventive. L'hypertension artérielle et le diabète type 2 sont les deux maladies qui engendrent l'infarctus du myocarde, première cause de mortalité dans le pays. Le Dr Abdennebi du service cardiologie de Paris-Saint-Denis plaide pour la tactique 0-5-30. «C'est simple et c'est très efficace. 0 cigarette, 5 fruits et légumes, et 30 minutes de marche par jour. Cela donne un taux de cholestérol acceptable, un bon rythme cardiaque et une hypertension artérielle modérée.» Cette «tactique» équivaut, comme le souhaitent les intervenants, à minimiser dans de larges proportions, les facteurs dits «déclencheurs et aggravants». «Les cardiopathies tuent et causent des états de morbidité pour le restant de la vie», avertit le professeur Merad, chef de service cardiologie du CHU Mustapha-Pacha. C'est pourquoi, «il faut manger méditerranéen, faire du sport, éviter le tabac». Pour ce spécialiste, ainsi que pour les autres intervenants, algériens et étrangers, «l'alimentation déséquilibrée, speed avec des lipides d'origine animale, fait augmenter le taux du cholestérol qui désarçonne, avec l'âge, les artères». Le milieu urbain y est plus exposé. «Presque les deux-tiers des cardiopathies sont enregistrés dans les villes où les facteurs aggravants sont réels», constate le Dr Abtroun, coorganisateur de ce deuxième congrès, parrainé par une dizaine de laboratoires nationaux et internationaux. Volet médicaments, les participants n'ont pas manqué de louer les mérites du Policosanol, un princeps produit par Lad- Pharma en partenariat avec le cubain Dalmer, à base de canne à sucre. Cette statine, selon les praticiens, réduit, comparativement à d'autres, sensiblement le cholestérol et n'a pratiquement aucun effet secondaire, si l'on se réfère au satisfecit donné en même temps par le président de l'Association nationale des diabétiques et son pair de l'Association des hypertendus. Seul bémol : ce médicament vendu à 664,64 DA pour une boîte de 5mg et 997,30 pour une boîte de 10 mg n'est pas inscrit dans la nomenclature des médicaments remboursables. Les spécialistes jettent la balle à Tayeb Louh.