Le processus de désendettement a bel et bien commencé et l'embellie financière que connaît la situation économique du pays, autorise une accélération des opérations de remboursement. «Le processus entamé nous permettra de rembourser 12 milliards de dollars de nos dettes avant la fin de l'année», a affirmé, ce matin, Mourad Medelci, le ministre des Finances, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'accord multilatéral signé jeudi avec le Club de Paris permet, en effet, de payer 8 milliards de dollars par anticipation et le processus du remboursement des dettes en direction des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, Banque africaine pour le développement…) lancé en 2004, estimées à 3 milliards de dollars, s'achèvera avant la fin de l'année en cours. Quant au paiement de la dette commerciale (en direction des entreprises étrangères) évaluée à près d'un milliard de dollars, il se fera avant le mois de septembre prochain. La France a été le premier pays à signer l'accord bilatéral prévoyant le remboursement dans sa totalité et sans modalités, d'environ 1,6 milliard de dollars, le 31 mai en cours. D'autres accords bilatéraux seront signés avec les autres pays, ajoute le ministre, avant le 15 juin prochain. Le paiement par anticipation de la dette algérienne va générer des gains importants qui avoisineraient, selon le ministre, un milliard de dollars. «Le remboursement de la dette devait aller jusqu'à 2011 et son paiement par anticipation nous permet d'économiser cette somme qui sera investie dans le cadre des différents programmes de développement engagés.» L'importance de cette mesure, explique l'invité de la radio, est de rétablir les équilibres macrofinanciers et de mettre le pays à l'abri d'un autre endettement à l'avenir. La coopération avec les pays étrangers sera également envisagée sous un autre angle plus serein grâce à l'embellie financière et le paiement des dettes. La confiance désormais instaurée entre l'Algérie et les autres pays va se répercuter sur l'investissement direct étranger, notamment avec la mise en œuvre du nouveau système de paiement au niveau des banques à partir du 15 mai en cours et la réforme accélérée de l'administration financière. Ce mouvement de désendettement est d'autant plus prononcé du fait que l'Algérie peut désormais faire face à son programme de développement sans devoir recourir à un endettement étranger.