Le remboursement de la dette est une bonne façon de préparer l'avenir de l'Algérie en tant que nation créditrice. A peine la page des 7,9 milliards de dollars, redevables à la clique de créanciers parisiens, tournée, un autre épisode de remboursement, se pointe à l'horizon. Il s'agit, cette fois-ci, du groupe de Londres dont l'Algérie est débitrice d'une bagatelle estimée à 800 millions de dollars. Les pourparlers que doit engager le ministère des Finances avec ce groupe officieux, sont attendus pour le début du mois de septembre prochain. Le Club de Londres est un groupe informel de créanciers bancaires privés, qui s'occupe de dettes publiques. Les rencontres au sein de cette organisation, se font à l'initiative du débiteur et le Club n'existe que pendant les négociations. Une fois l'accord signé, il se dissout automatiquement. La présidence des négociations est assumée par une importante institution financière alors que le comité est composé de membres représentant les différents débiteurs, que ce soit des banques ou des fonds d'investissement. Le Club de Paris regroupe les 19 pays les plus riches qui détiennent la dette publique bilatérale des pays débiteurs pauvres. Il organise des sessions dont l'objectif est de renégocier, «rééchelonner» le remboursement de la dette des pays endettés ayant de graves difficultés de paiement, comme ce fut le cas de l'Algérie en 1994. Bien qu'il soit une institution informelle, qui se désigne elle-même comme une «non-institution», le Club de Paris a une influence incontestable sur le marché financier international. Il n'a ni existence légale ni statuts mais il tient des dizaines de pays par la gorge. Ces deux clubs, sont, en réalité, deux cartels qui ont, comme premier souci, la défense des intérêts des pays riches. Ces derniers exercent des pressions financières sur les pays endettés en vue de modifier leur ligne idéologique et leur position politique. L'exemple de l'Egypte, qui a bénéficié d'une réduction de sa dette extérieure de l'ordre de 25%, lors de la 2e guerre du Golfe, est le meilleur exemple. La signature, avant-hier, de l'accord de remboursement par anticipation de la dette algérienne contractée vis-à-vis de l'Allemagne, marque une étape décisive dans le processus de désendettement de notre pays. Lequel accord, le 17e et le dernier avec les créanciers du Club de Paris, annonce, en fait, la fin d'une période des plus difficiles pour l'Algérie. Il suffit de rappeler que notre pays a versé quelque 117,9 milliards de dollars entre 1985 et 2005 dont près de 84 milliards de remboursement du principal et 34 milliards pour les intérêts, c'est dire l'énormité des retards et des pertes ayant pesé sur l'essor du pays. S'en sortir des bourbiers des clubs de créanciers, n'est pas chose aisée. Il reste que la dette extérieure de l'Algérie, a suivi, depuis 2004, une courbe fléchissante pour tomber à 5 milliards de dollars, d'ici la fin de l'année et cela, après avoir été de l'ordre de 15 milliards de dollars en janvier dernier. Les 5 milliards restants ne représentent que 10% du total des revenus de l'année 2006. Les spécialistes s'accordent à dire que le désendettement devra ouvrir de nouveaux horizons pour le pays. M.Bessaha, économiste et expert financier au Fonds monétaire international (FMI), à Washington a estimé que le remboursement de la dette «est une bonne façon de préparer l'avenir de l'Algérie en tant que nation créditrice et qui fait son entrée dans le marché financier international». Le même économiste a indiqué que l' acquittement par anticipation de la dette algérienne contractée vis-à-vis du Club de Paris, a permis d'emmagasiner des gains totalisant plus de 7 milliards de dollars. L'expert du FMI a soutenu, dans le même contexte, que l'Algérie doit poursuivre ce processus de désendettement vis-à-vis de ses créanciers du Club de Londres et d'autres institutions et créanciers commerciaux, éparpillés un peu partout dans le monde.