Le processus de remboursement par anticipation est en voie de connaître son épilogue après la signature de l'accord avec les pays membres du Club de Londres. Dans le but de stimuler davantage l'économie nationale, le gouvernement consacrera 120 milliards de dollars au programme 2005/2009, confirmant ainsi sa stratégie de développement de l'économie nationale. Une stratégie confortée par le remboursement par anticipation de 16 milliards de dollars de la dette extérieure. Le processus engagé par les pouvoirs publics, en raison de l'embellie financière que connaît la situation économique du pays, consécutive à la hausse des prix du pétrole, est en voie de connaître son épilogue avec l'accord signé avec les pays membres du Club de Londres. En effet, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a souligné que l'Algérie est arrivée à un accord avec les pays membres du Club de Londres pour le remboursement anticipé d'une dette privée de quelque 800 millions de dollars. L'accord a été signé, selon Mourad Medelci, à la fin de la semaine écoulée. Bien mieux, l'Algérie a même déjà payé ses créanciers. Une déclaration faite, hier, devant les directeurs de presse au siège de son département ministériel. Selon le grand argentier du pays, les 12 milliards de dollars, payés par anticipation, représentent la dette rééchelonnée, contractée auprès du Club de Paris (7,9 milliards de dollars), du Club de Londres (près de 800 millions de dollars) ainsi que des crédits multilatéraux pour un montant de près de 4 milliards de dollars contractés auprès des institutions financières internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement...). Il y a lieu de rappeler que la dette algérienne vis-à-vis de la Russie, estimée à près de 4,8 milliards de dollars a été transformée en achat d'équipements. Ce qui a permis à l'Algérie d'économiser 2 milliards de dollars au titre des services de la dette. Une somme, à première vue modeste au vu des exportations algériennes en hydrocarbures et des prix du baril de pétrole pratiqués actuellement. Dans ce contexte, le ministre des Finances a révélé que les réserves de change algériennes s'élèvent au 31 août dernier à 68 milliards de dollars alors qu'elles étaient à 66 milliards, fin mai dernier. Ce qui constitue 3,5 années d'importations. Aussi, les analystes s'accordent à dire qu'à l'avenir, l'Algérie engrangera beaucoup plus d'avantages après avoir remboursé la presque totalité des dettes par anticipation. Les économies ainsi accumulées seront versées à un fonds d'investissement qui servira à former une nouvelle cagnotte pour les générations à venir. De ce fait, l'Algérie est appelée, dès aujourd'hui, à économiser en cas de baisse des prix des hydrocarbures. Une stratégie élaborée par les responsables pour maintenir le seuil de 30 milliards de dollars de réserves de change et de 10 milliards pour le fonds de régulation des recettes. Pour ce faire, il est impératif que le baril de pétrole se maintienne dans la fourchette de 50 à 55 dollars, seule à même d'assurer la soutien des projets initiés par les pouvoirs publics. Sur un autre plan, les avantages à tirer du remboursement par anticipation sont de nature politique. Tant que les prix du pétrole restent élevés, l'économie nationale subit la forte pression d'un dinar inconvertible, d'autant que les biens de production nationale reviennent plus chers et moins compétitifs sur les marchés internationaux. Cependant, l'Algérie, au vu de son fort matelas financier, a la possibilité d'acheter des devises. Ce qui permettrait à l'Algérie, de pays débiteur, de se transformer en pays créancier d'autant que, contrairement aux années du socialisme où l'Algérie soutenait, mordicus, certains pays du Tiers-monde, la politique actuelle n'est plus l'otage des vieilles idéologies. Economie de marché et mondialisation obligent. Partant, il est censé de dire que la politique prônée par le président de la République, est exclusivement bâtie sur la bonne gouvernance. En se débarrassant du fardeau des dettes, l'Algérie se dote d'un instrument fiable pour les placements à long terme si elle choisit des pays solvables pour partenaires. Avec le temps, les crédits ainsi remboursés pourraient devenir le meilleur fonds de placement pour les générations à venir.