Ruée n Les portables bon marché sont très prisés par les petites bourses. Une occasion à ne pas rater pour les revendeurs qui sont de plus en plus nombreux sur les marchés. Le marché des Trois-Horloges, à Bab El-Oued, est une véritable plaque tournante pour le téléphone mobile bon marché. «Si on a volé votre mobile le matin et vous avez un appel important le soir, pas de problème. Ici vous pouvez en acheter un le soir au prix que vous voulez», plaisante Redouane, 28 ans, l'un des premiers revendeurs de portables à bas prix de ce marché. L'ambiance est très animée du matin au soir dans cet endroit fréquenté par des jeunes, des vieux, des vieilles, des étudiants, des écoliers, des lycéens, des curieux et, bien sûr, des voleurs ! Des groupes de jeunes tiennent dans la main toute une gamme de téléphones. On y trouve toutes les marques, toutes les formes, toutes les couleurs et tous les prix. Cependant, depuis un certain temps, depuis que les revendeurs sont devenus plus nombreux, une concurrence impitoyable caractérise ce marché. Conséquence : des prix très concurrentiels . «On peut trouver la même marque de portable avec, parfois, jusqu'à 2 000 DA de différence.» Tout cela au grand bonheur des petites bourses, bien sûr. «Qui dit que la concurrence est une mauvaise chose, même au marché noir ?», dit Azzedine, 33 ans, qui propose une dizaine de mobiles. Le portable «toutes options» (caméra, vidéo, TV, MP3) a fait, lui aussi, son entrée depuis un certain temps. «La technologie ne rate rien, même pas le commerce parallèle et nos prix défient ceux de tous les concessionnaires et points de vente», souligne un jeune barbu converti en revendeur de portables. En effet, les revendeurs de téléphones mobiles au marché des Trois-Horloges forment une belle mosaïque : des jeunes branchés, des barbus, des costumés. Mais tous ont un seul objectif : le gain facile. Côté prix ? Il est inutile de rappeler que les tarifs pratiqués sont largement inférieurs à ceux des points de vente. «Un Motorola C 205, qu'on appelle ici zaouali (le pauvre) est cédé à 2 500 DA alors qu'il coûte entre 4 500 et 5 000 DA chez les concessionnaires. Un Sony Ericsson toutes options qui fait 14 000 DA en vitrine ne dépasse pas les 7 000 ou 8 000 DA dans ce marché. Qui dit mieux ?», se vante Redouane, qui exerce le métier de revendeur de portables depuis trois ans. Ce commerce rapporte gros et ce ne sont pas les jeunes du marché des Trois-Horloges qui diront le contraire : «Oui ! Avec la concurrence farouche qui existe entre les opérateurs de téléphonie mobile pour les tarifs d'appel, tous les Algériens veulent avoir leur propre téléphone !» Les personnes aux petites bourses ne peuvent pas trouver mieux que le marché noir. «Le portable marche très, très bien ici. J'ai pu m'acheter une petite moto Vespa au bout de trois mois et dans peu de temps je m'offrirai une belle voiture ! Tout ça grâce au commerce du portable...», reconnaît Hamid, qui a découvert cet «eldorado» depuis quelques mois.