Afflux n S'il y a un lieu qui ne désemplit pas, c'est bien le marché aux puces. Les uns viennent pour acheter, les autres pour vendre et, bien sûr, il y a les curieux et les oisifs qui sont là pour tuer le temps… A Bab El-Oued, et à quelques dizaines de mètres du marché des Trois-Horloges, se trouve la d'lala de Bab El-Oued, l'une des plus anciennes et des plus célèbres d'Alger. Ici on ne peut pas faire un tour sans faire attention à son porte-monnaie, à ses poches ou à son …portable. Il est difficile de se frayer un chemin parmi la foule. Tout le monde se mêle : jeunes, vieillards, femmes, enfants et, plus récemment, des étrangers (Chinois, Africains, Egyptiens). La raison : ce marché propose toutes sortes d'objets et de marchandises d'occasion (vêtements, appareils électroménagers d'occasion, mais de marques célèbres, des pièces de rechange d'automobiles, des ustensiles de cuisine, des kits paraboles fraîchement dérobés d'une maison, des PC, des ordinateurs portables et, depuis quelques années, des téléphones portables) .C'est d'ailleurs ces petits bijoux de la technologie de la communication qui expliquent surtout cette importante affluence. Ici ce sont des vitrines de portables à ciel ouvert. On peut y trouver le dernier cri de la technologie européenne comme on peut y trouver un prototype de la première génération des portables. S'il y a quelque chose qui peut se négocier ici facilement, ce sont les prix. «Un portable qui n'est pas cédé en dessous de 20 000 DA chez un revendeur agréé, peut l'être ici entre 10 000 et 15 000 DA. Sans parler, bien sûr, des téléphones portables sans option qui se vendent ici comme des petits pains et à des prix à la portée de toutes les bourses», explique Smaïl, un jeune revendeur qui tient une petite table où il expose une panoplie de portables de toutes marques et de tous formats. Ici c'est un véritable exemple (en miniature) de ce que pourrait rapporter une concurrence économique au portefeuille du consommateur. Car il facile de trouver une importante différence de prix entre un revendeur et un autre. «Cela dépend entièrement de l'origine de la marchandise. Certains les rachètent d'autres les volent…», résume Smaïl qui s'est converti en revendeur de portables depuis 2 ans et qui a sa propre clientèle. Car, selon lui, c'est aussi une question de confiance et de crédibilité. «Moi, je suis connu par tout le monde et quand je rachète un portable, je le mets à l'essai durant deux ou trois jours, question de voir s'il est intact, avant de l'exposer à la vente. Ici la concurrence et sans pitié, et le client n'a que l'embarras du choix», dit-il. C'est surtout le rayon des portables qui attire beaucoup la foule. Mais, c'est aussi là où il faut faire très attention. La moindre imprudence peut coûter cher. «Il n'est pas du tout impossible de se faire subtiliser son portable et le retrouver cinq minutes plus tard, proposé à la vente dans le même marché...», souligne une vieille femme qui est dans cette d'lala depuis plus d'une demi-heure mais qui ne s'est pas encore décidée à acheter un téléphone, car elle n'arrive pas à faire son choix, «tellement les prix sont alléchants», justifie-t-elle. D'autres personnes (des pères de famille qui ne s'y connaissent pas trop dans ce domaine des portables) préfèrent faire un tour du côté du rayon des appareils électroménagers question de trouver un «ancien» frigo ou une cuisinière ou tout simplement un outil de travail qu'elles peuvent acquérir avec leur modeste bourse.