Perte n «Depuis l'apparition des revendeurs de portables dans la rue, j'ai perdu la majorité de ma clientèle et mon chiffre d'affaires est en chute libre...» C'est en ces termes que Samir, un marchand de portables à Belcourt, dont le magasin se situe à une centaine de mètres de Laâqiba, décrit sa situation financière désastreuse depuis plus d'une année. «Ces vendeurs ne payent rien. Ni impôts, ni location, ni électricité. Leur marchandise est souvent volée. Il est donc logique qu'ils cassent les prix. Il faut mettre un terme à cette anarchie», se plaint-il. Alors qu'il arrivait, l'année dernière à écouler, en un mois, une centaine d'appareils, toutes marques confondues, Samir n'arrive à en vendre qu'une trentaine aujourd'hui. Même constat pour les puces vendues dans la rue. «Je n'arrive pas à comprendre la passivité des parties concernées face à la libre circulation de puces volées qui contiennent des numéros très intimes et très personnels des victimes de vol. Certains voleurs effacent les répertoires, mais d'autres vendent la puce telle quelle. C'est une atteinte à la vie privée. Où est la loi ?...» En effet beaucoup de portables volés sont «chargés» de photos, de messages vocaux et écrits très intimes. «Le préjudice moral est important pour les personnes volées», explique un agent de sécurité à Bab El-Oued. Les commerçants, impuissants devant cette concurrence déloyale et fatale, tentent alors d'attirer les clients avec d'autres moyens : ils annoncent, en gros caractères, leurs opérations de soldes, les baisses de prix sur des grandes affiches devant leurs magasins. Mais selon des témoignages ces astuces n'ont pas grand succès. «Le citoyen cherche toujours une plus grande différence de prix et ça, il ne le trouve que dans une dlala», dit fièrement un revendeur de portables à Belcourt.