A la faveur de l'embellie financière, rendue possible par la flambée des prix du pétrole, l'Algérie a décidé d'éponger le gros d'une dette qu'elle traîne comme un boulet depuis des décennies. D'ici à la fin de l'année, la dette, qui restera à payer, ne dépassera pas les 4 milliards de dollars. C'est là le résultat d'une politique de désendettement bien conduite, à la faveur de l'embellie financière dont jouit l'Algérie actuellement. Finalement, le fardeau de la dette ne gênera plus l'économie nationale dans ses perspectives de développement. Sujet tabou pendant des années, ce fardeau est enfin révélé à l'opinion publique. Les Algériens découvrent un jargon et des chiffres qui donnent parfois le tournis. On a longtemps cru que la dette extérieure ne trouverait jamais de solution équitable du fait qu'elle était un fardeau pour le développement du pays. Les rumeurs sur les milliards de dollars qu'empruntait l'Algérie depuis des années faisaient rage. Les uns pensaient que l'endettement était la source de tous les maux ; d'autres relativisaient le drame en espérant que les autorités pourraient trouver un remède à ce fardeau asphyxiant. En effet, de 33 milliards de dollars en 1996 – un seuil devenu intolérable pour les finances publiques – jusqu'à 4 à 5 milliards d'ici à la fin 2006, la dette est décidément passée par toutes les péripéties. Le recours massif aux emprunts durant les années 1980 devenait nécessaire dans l'optique de développement que traçaient les gouvernants de l'époque. Mais l'endettement a un prix. Il hypothèque souvent les objectifs d'épanouissement de la population. La dette devient donc source de malheur pour un pays qui n'arrive pas à honorer ses échéances. Pis, la dépendance de l'extérieur rend vulnérable un pays qui aspire à entamer son projet de développement. Passé l'orage de la décennie noire, l'Algérie fait bonne figure dans la gestion de sa dette. Mieux, la formule du premier argentier du pays est on ne peut plus claire : «L'Algérie ne s'endettera plus», disait-il dans une déclaration à la radio. Cette assertion confirme en effet que l'embellie financière à la suite du raffermissement des prix du pétrole est le moment opportun pour s'acquitter de ses dettes. Ne dit-on pas que «qui paie ses dettes s'enrichit?» Ceci est valable pour l'Algérie, qui s'enrichira par le biais des investissements directs étrangers vu que son image à l'extérieur commence à être appréciée et sa sécurité financière plus ou moins renforcée.