Cette perspective permet une grande économie dans le remboursement du service de la dette. A l'instar de la Russie qui vient de rembourser sa dette au Fond monétaire international (FMI) par anticipation, le Club de Paris aurait, selon certaines sources très au fait de la chose, donné le feu vert pour que l'Algérie puisse rembourser sa dette par anticipation et cela dès le mois de mars prochain. Le stock de la dette algérienne s'élève, à titre de rappel, à 19 milliards de dollars après avoir atteint les 40 milliards de dollars en 2000, tandis que son service, qui représentait 30 % des recettes d'exportations en 2000, n'était plus que de 18 % à la fin 2004, selon le propos tenu par le Chef de l'Etat dans son allocution d'ouverture des travaux du 32e congrès de l'Organisation arabe du travail. Le fait que l'Algérie puisse rembourser sa dette contractée auprès du club de Paris témoigne de la solidité de ses finances publiques et de sa balance de paiement favorisé, certes, par le niveau élevé des prix de pétrole. Les mêmes sources avancent que l'Algérie pourrait bénéficier de l'appui de certains membres du club de Paris pour rembourser au moins une partie de sa dette par anticipation et cela bien avant l'échéance fixée. Cette mesure serait rendue possible de par l'embellie financière que connaît actuellement l'Algérie grâce, notamment, à la hausse qu'ont connue les prix du pétrole ces dernières années ainsi que les réserves de change estimées à plus de 41 milliards de dollars. Sur la base de ces donnés les experts avancent, en outre, que l'Algérie est dans la capacité de rembourser près de 3 milliards de dollars par an. C'est-à-dire l'excédent sur les prévisions en matière de rentrée de devises sur l'envolée de prix du pétrole et les intérêts engrangés par le service de la dette. De ce fait la dette extérieure serait remboursée en moins de cinq ans. Ce qui laisserait aux pouvoirs publics les mains libres d'investir dans le développement à leur guise d'autant que le plan de relance économique prévoit une enveloppe budgétaire de 50 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Néanmoins, le Club de Paris conditionne son aval par le maintien du paiement du service de la dette jusqu'à échéance préétablie. A l'heure actuelle, l'Algérie paie une facture comprise entre 3,5 et 4 milliards de dollars uniquement pour le service de la dette. Les experts financiers sont unanimes à dire qu'il est de l'intérêt de l'Algérie de profiter de l'embellie financière qu'elle connaît actuellement pour rembourser au plus vite sa dette extérieure tant que les équilibres macroéconomiques sont en sa faveur depuis 2000 et qui devraient rester au vert durant le prochain quinquennat. Récemment le Fonds monétaire international ( FMI) a réagi positivement à la demande de l'Algérie de payer sa dette par anticipation. L'institution de Bretton Woods avait relevé dans son rapport sur l'état du système financier algérien que sur les «22,6 milliards de dollars de la dette extérieure, un remboursement anticipé d'un montant de 2,7 milliards de dollars pourrait être réalisé sans de longues négociations». En d'autres termes, l'Algérie est éligible au règlement anticipé de sa dette à hauteur de 2,7 milliards de dollars. Cette perspective souhaitée par les autorités centrales du pays permet une économie de quelque 250 millions de dollars dans le remboursement des services de la dette. Même si le FMI avait tenté de mettre en garde l'Algérie contre une telle procédure en arguant le fait que «l'usage des réserves de change pour un paiement anticipé de la dette pourrait réduire le ratio des importations», les spécialistes avaient répondu que c'est un inconvénient mineur au regard de la grande marge de sécurité dont dispose l'Algérie. En contrepartie, la baisse induite de la dette extérieure et du service de la dette pourrait améliorer «les perspectives pour une meilleure cotation de la dette souveraine», reconnaît le FMI. La France, membre du Club de Paris, qui est le pays qui a le plus progressé dans le cadre de la reconversion d'une partie non négligeable de notre dette, ne semble pas étrangère à l'aboutissement rapide de la proposition algérienne de payer au moins une partie de sa dette par anticipation. Dans le cas positif, l'Algérie disposerait d'une manne financière considérable qui la mettra à l'abri, au moins, pendant quelques années.