Le dossier du paiement anticipé sera réglé au cours de l'année 2007. Qui paye ses dettes s'enrichit. Un adage que l'Algérie s'attelle à mettre en exécution. En optant pour ce sage adage, l'Algérie veut se débarrasser d'un lourd fardeau qui lui pèse sur le dos. Ainsi, après avoir apuré la totalité de sa dette publique rééchelonnée, l'Algérie envisage de rembourser par anticipation sa dette commerciale. C'est ce qu'a annoncé le ministre des Finances, Mourad Medelci, en marge de la signature de la deuxième tranche du remboursement anticipé de la dette avec l'Allemagne. Selon le ministre, le dossier du payement anticipé du stock de la dette qui reste ouvert avec les créanciers à la fin de l'année 2006 pourra voir son règlement au cours de l'année 2007. Les négociations seront, en outre, entamées ces jours-ci pour régler définitivement la somme restante d'une valeur de 5 milliards de dollars. L'Algérie a remboursé depuis juin, par anticipation, la totalité de sa dette publique rééchelonnée, d'un montant de 7,9 milliards de dollars. La dette remboursée était due aux pays membres des Clubs de Paris et de Londres, ainsi qu'aux institutions financières internationales. Les dernières tranches ont été remboursées, il y a dix jours, aux Etats-Unis (620 millions de dollars), et, mercredi, à l'Allemagne (372 millions de dollars). L'Algérie veut profiter d'une aisance financière sans précédent, due à la flambée des prix du pétrole, pour apurer ses soldes. Durant les neuf premiers mois de 2006, 40 milliards de dollars de recettes pétrolières ont été engrangés, accumulant, fin août, plus de 70 milliards de réserves en devises. De 15,5 milliards de dollars au début de l'année, le montant de la dette extérieure est tombé à moins de 5 milliards de dollars en novembre, soit environ 4% du PIB et 12% des recettes d'exportations attendues en 2006. Entre 1985 et 2005, notre pays a remboursé 117,9 milliards de dollars, dont près de 84 milliards de dollars de principal et 34 milliards de dollars d'intérêts. De ce fait, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) sur le niveau de la dette extérieure de l'Algérie à l'horizon 2010 sont largement dépassées. Cette institution avait prévu que la dette extérieure algérienne atteindra 6,2 milliards de dollars en 2010. En fait, l'institution financière internationale a avancé que notre dette extérieure sera de 14,8 milliards de dollars en 2006, de 12,7 milliards de dollars en 2007, de 10,2 milliards en 2008, de 7,6 milliards de dollars en 2009 et de 6,2 milliards de dollars en 2010. Donc le chiffre avancé pour 2010 a été réalisé en 2006. Le FMI a, néanmoins, qualifié dans son rapport, le mode de paiement de la dette algérienne de politique «appropriée». L'institution financière a salué les autorités qui ont fait un pas dans la bonne direction en procédant, en novembre 2005, au rachat anticipé et complet de leurs tirages passés sur le FMI. M.Medelci a annoncé, en outre, que notre pays n'entendait pas recourir aux crédits extérieurs en 2007 pour financer ses programmes de développement.