Après avoir réuni suffisamment de documents, Gauquelin formule sa fameuse théorie de «l'hérédité planétaire». Celle-ci peut-être formulée ainsi : des facteurs héréditaires inconnus influencent non seulement le choix de la profession que l'enfant exercera plus tard, mais aussi le moment où il naîtra. Si on peut expliquer le choix de la profession par l'existence chez les personnes d'éléments héréditaires qui les poussent à adopter le style de vie qui leur convient le mieux, comment soutenir que ces mêmes facteurs puissent déterminer le moment de la naissance ? Ecartant l'explication de l'astrologie traditionnelle qui évoque à tout propos l'influence des astres, Gauquelin avance une explication scientifique : l'enfant, qui est dans le ventre de sa mère et qui s'apprête à naître, possède un code génétique particulier qui lui permettrait de percevoir le mouvement des planètes compatibles avec lui, ce qui lui donne la possibilité d'influer sur le moment de sa naissance. En homme de science, Gauquelin refuse d'accorder une valeur absolue à l'hérédité planétaire. «Il n'y a pas, il n'y aura jamais, écrit-il, de planète de la profession ni même de planète du caractère, mais seulement des horloges cosmiques ou des chronomètres qui fonctionnent selon des modalités encore inconnues, mais apparemment liées à la rotation de la Terre.» Et non sans humour, Gauquelin conclut : «Notre situation est un peu celle d'un prisonnier qui, ayant percé un trou dans le mur de sa cellule, ignore encore si cette ouverture le mettra sur le chemin de la liberté ou le conduira au bureau du gardien !»