Résumé de la 2e partie n Alors qu'il a rendez-vous avec Malika, Omar la voit sortir du lycée et monter dans une voiture. Elle n'a pas un regard pour lui. Sa mère, en ouvrant la porte, a tout de suite compris qu'il s'était passé quelque chose. — Qu'est-ce que tu as encore ? demande-t-elle. — Rien, répond-il d'un ton bougon. — Comment rien ? Tu as le front plissé comme une vieille pomme et tu dis que tu n'as rien ? — Laisse-moi tranquille, les problèmes que j'ai me suffisent largement ! — C'est ainsi que tu me réponds ? Ouarda, en colère, le laisse là. Il regrette aussitôt ce qu'il a dit : il n'a pas l'habitude de parler ainsi, surtout à sa mère qu'il respecte et aime beaucoup. Il voudrait s'excuser, mais il sait que sa mère est en colère et qu'elle le renverrait certainement. Ouarda est une brave femme, mais c'est une femme qui s'emporte facilement et qui est rancunière. Il attendra donc un peu... Il va dans la chambre qu'il partage avec ses deux frères cadets, Mounir et Salah. Il y trouve Mounir, un garçon d'une douzaine d'années, en train de jouer avec un cube magique, cherchant fiévreusement à aligner les faces de même couleur. — Au lieu de réviser tes leçons, tu joues encore à ce jeu absurde ! — J'ai déjà révisé mes leçons, répond Mounir. — Trouve-toi alors une occupation plus instructive ! Le gamin lève vers lui un visage moqueur. — Comme sortir avec une fille ? Omar le regarde, estomaqué. — Mais pour cela, continue le gamin, j'attendrai d'être étudiant, j'irai alors attendre les filles à la sortie du lycée ! Il rit et se lève pour quitter la pièce. Omar n'en revient pas : son frère est au courant de sa liaison avec Malika et il a dû en informer sa mère. Voilà donc pourquoi Ouarda ne cesse, quand elle le voit soucieux, de l'interroger. Il se rappelle aussi les questions qu'elle lui a posées à propos du collier que lui a donné Malika. Il est vrai qu'il a toujours détesté porter des colliers et qu'il a même refusé celui que sa grand-mère lui a rapporté de La Mecque quand elle a fait le pèlerinage. Sa mère est au courant de sa liaison, ses frères et ses sœurs et peut-être son père aussi. Quelle honte, lui qui a la réputation d'un garçon sérieux, uniquement préoccupé par ses études ! Du coup, il ne sait plus quoi faire. Il essaye d'ouvrir son classeur pour réviser ses cours – les examens approchent — mais à peine lit-il deux lignes qu'il le referme. Il décide d'aller prendre l'air. Il se rappelle sa mère qu'il a vexée et va la voir dans la cuisine. — Maman, pardonne-moi pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Ouarda le regarde avec ironie. — Tu te rends compte que tu as été incorrect ? — Oui, et je te demande de m'excuser... Je ne sais plus ce que je dis ! La mère a un gros soupir. — Là, je te crois, mon petit, et c'est ce qui m' inquiète. — Ne t'inquiète pas maman, tout va bien ! Et si j'ai des ennuis, tu seras la première à en être informée. (à suivre...)