Espoirs n Les travailleurs attendent maintenant beaucoup de celui qui n'a cessé de plaider pour l'augmentation des salaires. Le patron du FLN s'est, en effet, montré «solidaire» des travailleurs, en reconnaissant «le caractère légitime de la revendication des syndicats», s'opposant ainsi à Ahmed Ouyahia. Pour le premier responsable de l'ex-parti unique, les travailleurs algériens sont en droit de voir leurs salaires revus à la hausse, d'autant plus que les réserves de changes sont aujourd'hui de l'ordre de 60 milliards de dollars. D'ailleurs, au cours de la semaine passée, Abdelaziz Belkhadem a rencontré Louiza Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs pour «discuter des questions de l'heure». Parmi ces questions figure assurément la revendication salariale. Faut-il préciser que la nomination de M. Belkhadem, par le président de la République, est survenue le jour où une grandiose marche des travailleurs a été organisée à la Zone industrielle de Rouiba ? Une marche qui a drainé plus de 15 000 travailleurs. C'est pour dire les lourdes tâches qui attendent le nouveau Chef du gouvernement. Aujourd'hui, après sa nomination à la tête du gouvernement et fort d'une majorité au niveau du Parlement, Abdelaziz Belkhadem a désormais tous les pouvoirs en main, d'autant que le président d'honneur du FLN n'est autre que le président de la République lui-même. Autre mission ardue qui attend le nouveau Chef du gouvernement : l'organisation des élections législatives de juin 2007 et les locales d'octobre la même année. Le secrétaire général du FLN, qui ne cesse de déclarer que son parti est la première force politique du pays, doit réussir à gagner plus de sièges au niveau des Assemblées. Cette tâche ne sera facile que s'il réussit à prendre des décisions qui réconforteront le monde du travail, mais aussi les couches sociales les plus démunies. D'ailleurs, une occasion pour prendre de telles décisions est offerte à M. Belkhadem puisqu'il présidera la tripartite de septembre. Dans un autre registre, le patron du FLN devra convaincre le président de la République de la nécessité d'une révision constitutionnelle devenue, depuis près de deux ans, le cheval de bataille de Belkhadem, mais aussi le point de discorde avec Ouyahia. Abdelaziz Belkhadem, qui a signifié sa préférence pour un régime présidentiel et son soutien à la candidature de Bouteflika pour un troisième mandat, présenterait, au cours du mois de juin, des propositions d'une mouture de la nouvelle Constitution à Abdelaziz Bouteflika. Pour rappel, lors d'un point de presse organisé par Belkhadem récemment, il a émis son vœu de voir s'organiser un référendum autour de la Constitution avant les législatives de 2007. Tout ceci pour dire que le nouveau Chef du gouvernement est attendu au tournant.