Selon lui, la tripartite aura lieu avant la fin du premier semestre en cours. La date butoir de la fameuse rencontre tripartite n'est toujours pas fixée. Ce qui est certain pour le moment, c'est qu'elle aura lieu dans les deux mois à venir, c'est-à-dire avant la fin du premier semestre en cours. Cette nouvelle révélation a été faite, jeudi dernier, par le patron de l'Ugta, M.Abdelmadjid Sidi Saïd, en marge de l'ouverture du congrès extraordinaire du Parti des travailleurs tenu à Zéralda. «La tripartite est prévue dans les deux mois à venir», a textuellement déclaré Sidi Saïd. En attendant ce rendez-vous, des rencontres préliminaires sont prévues entre les trois partenaires sociaux à savoir: le patronat, le gouvernement et l'Ugta. S'exprimant sur la question cruciale des salaires, ce dernier s'est montré très optimiste en affirmant toutefois que «le travailleur peut attendre une augmentation». Bonne nouvelle pour les milliers de travailleurs qui attendaient désespérément depuis longtemps une hausse des salaires. Cette déclaration traduit clairement que les discussions entre les trois partenaires sur la question des salaires sont à un stade avancé et que la question de l'augmentation commence réellement à mûrir au sein du gouvernement. Ces propos rassurants démontrent également que Sidi Said a pu convaincre l'Exécutif de la légitimité de la revendication salariale. Ce dernier, qui avait toujours refusé de souffler mot sur la question, semble avoir réussi, cette fois-ci, sa mission. «Je sais bien que l'attente des travailleurs est plus que légitime, mais je ne pourrais rien dire maintenant», avait affirmé Sidi Said en marge de l'assemblée générale du syndicat des magistrats tenue le mois dernier. La déclaration du représentant des travailleurs fait croire que la tripartite va droit vers une révision des salaires. Même si cette augmentation est maigre, il n'en demeure pas moins qu'elle va satisfaire les travailleurs et calmer un tant soit peu la tension sociale. Selon les observateurs, cette révision sera probablement programmée dans la loi de finances complémentaire qui est en cours d'élaboration. Ce qui explique que la question des salaires est pratiquement acquise. L'importance et le poids du dossier en jeu, sont, en effet, à l'origine du report, à plusieurs reprises, de cette 13e tripartite qui était prévue avant la fin 2005. Quatre mois sont déjà écoulés et la date n'est toujours pas fixée. La raison en est simple l'examen de cette problématique des salaires et la question de l'abrogation de l'article 87 bis et ses retombées sur l'économie focalisent, bien entendu, toute l'attention du gouvernement et des deux autres partenaires. Selon certains responsables, la réévaluation des salaires n'impliquera pas automatiquement l'abrogation du 87 bis laquelle coûtera, selon les chiffres officiels, la bagatelle de 540 milliards de dinars au Trésor public. Les trois partenaires préfèrent, donc, prendre du temps pour bien réfléchir et analyser profondément les questions au cas par cas afin de parvenir à une décision rationnelle qui sera en mesure de satisfaire toutes les parties concernées. Ce sujet, faut- il le rappeler, fait l'objet de vives réticences au sein du gouvernement et du patronat. Devant la pression du front social et avec une économie toujours fragile, le gouvernement se trouve entre le marteau et l'enclume. Le choix semble être difficile pour lui puisqu'il s'agit de remettre en question l'avenir de l'économie algérienne. Le chef de l'Etat avait bien raison de confier le soin du dossier à la tripartite, qui seule est habilitée à transgresser sur ce point. Par cette fameuse déclaration, le président de la République avait également mis fin à la polémique qu'a suscitée cette question au sein de la classe politique, entre autres les partis de l'alliance. Pour le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, l'augmentation des salaires doit obéir aux règles universelles de fonctionnement de l'appareil économique. Par contre, le secrétaire du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, avait estimé, on s'en souvient, que «la revendication est légitime». Même si le président partage l'avis de son chef du gouvernement, il n'en demeure pas moins que la décision sera étudiée dans le cadre de la tripartite. Avec des réserves de change estimées à 61 milliards de dollars et des cours du pétrole à 60 dollars, le gouvernement va-t-il être généreux envers les travailleurs ? La réponse à cette question sera connue dans deux mois.