Difficultés n Ahmed a un salaire de 5 460 DA qu'il n'a pas touché depuis plus de trois mois. Pour faire vivre sa famille, il lui faut faire toute une gymnastique. «Comment je fais pour vivre ? Eh bien, je bouge, je bricole dans un parking, j'emprunte de l'argent, il y a aussi ma belle-mère qui m'aide !» Ahmed ne rêve que d'une chose dans cette vie : avoir un jour un emploi stable et bien rémunéré. C'est qu'à 35 ans, ce père de 3 enfants vit dans la précarité et le dénuement total. Il est éboueur chez Netcom, mais «on ne dirait pas que je travaille», soupire-t-il. Il explique qu'il a un salaire de 5 460 DA qu'il n'a pas touché depuis plus de 3 mois. «Je n'y comprends rien, déjà que le salaire est minable et on ose mettre tout ce temps pour me le verser ! J'ai frappé à toutes les portes pour qu'on régularise ma situation. En vain. A chaque responsable sa version et ses justifications, qui ne changent rien, de toutes les manières, à ma situation.» «Je travaille honnêtement pourtant, je commence souvent le boulot à 5h 30, je nettoie trois secteurs parfois, mais on n'a jamais pensé à me rembourser les frais de transport, par exemple ; ils savent pourtant que j'habite à Khraïssia, d'où je viens chaque matin sur Alger», poursuit-il d'un air triste et désespéré. Sans l'aide de sa belle-mère qui est femme de ménage, Ahmed aurait été certainement contraint à demander l'aumône. «Elle touche 4 000 DA, ce n'est pas fameux, mais l'essentiel est qu'elle soit payée régulièrement, contrairement à moi. Je n'aurais jamais pu tenir le coup sans son apport, c'est elle qui nous héberge, c'est elle qui nous fait vivre…», confie-t-il. Et de signaler qu'il gagne un peu d'argent «en bricolant dans un parking de voitures à Alger-Centre, ce qui me permet de respirer un tant soit peu». Comme un malheur ne vient jamais seul, la femme d'Ahmed et l'un de ses enfants sont malades depuis un moment : «Ils sont tous les deux asthmatiques. Une fois tous les quinze jours, je dois emmener le petit à l'hôpital de Douéra pour des soins. Fort heureusement, je ne paie pas. Quand j'ai des médicaments à acheter, je sollicite ammi Farid, le pharmacien, pour me les vendre à crédit. Il me donne tout le temps pour payer.» Faute de moyens, les membres de la famille de Ahmed ne mangent «que des pâtes, des pommes de terre et des œufs et ce, toute l'année. Parfois, on ne trouve même pas ça. La semaine dernière, on a dû manger de la kalantita tellement on était à sec. D'ailleurs, même la facture d'électricité, on ne l'a pas encore payée.» Sans commentaire…