Protection n Ils constituent un moyen de choix pour éviter l'ensablement des ksour ou des palmeraies, notamment ceux situés dans le grand erg, tel le Tinerkouk. Les afregs sont des dunes artificielles que les oasiens forment en posant des palissades en palmes pour arrêter l'avancée du sable qui, au lieu d'envahir les endroits à protéger, forme un amoncellement. Ce dernier finit par se transformer en dune au fil des années. Cette dune, qui forme un rempart contre le sable, est particulièrement stable pour peu qu'elle soit régulièrement entretenue. Depuis des siècles, ce sont des milliers de kilomètres de dunes afregs qui ont été réalisés par les oasiens grâce à la touiza, une forme de volontariat qui se fait avec la participation de tous les habitants du ksar. Ces dunes, créées de main d'homme, donnent un cachet particulier au paysage ; elles forment des cordons, parfois sur plusieurs rangs, qui serpentent le long des routes comme c'est notamment le cas à El-Kseiba, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Adrar. Avec le recul de la tradition de la touiza, l'accroissement des prélèvements de gravier dans ces regs, le phénomène d'ensablement s'intensifie. Ce dernier est notablement aggravé par l'abandon que connaissent les palmeraies, parfois à cause du tarissement des foggaras, ce système d'irrigation millénaire. Si l'ensablement constitue une menace pour les ksour, les routes, elles aussi, ne sont pas épargnées par ce fléau : la wilaya d'Adrar compte en effet plus de cinquante zones d'ensablement des routes. Des bancs de sable, qui peuvent atteindre plusieurs décimètres de hauteur, se forment sur le tapis et sont souvent à l'origine de graves accidents de la circulation. L'exemple le plus frappant de dommages causés sur les routes par l'ensablement est, sans conteste, celui de la route reliant Reggane à Aoulef, où un tronçon important de la chaussée a été complètement obstrué par un banc de sable, ce qui a nécessité l'ouverture d'une déviation de plus de cinq kilomètres. La pose de palissades en palmes sèches en bordure des routes menacées par l'ensablement, devrait limiter ce phénomène, mais la réalisation de dunes afregs se limite à la protection des ksour, les routes faisant généralement l'objet d'une opération de déblayage après chaque tempête de sable. En matière de protection des ksour, la Conservation des forêts de la wilaya d'Adrar a réalisé, en 2005, deux programmes de fixation des dunes à l'aide de palissades de palmes sèches, soit un total de 190 kilomètres pour un montant de 28 millions de dinars.