Opération n La police britannique redoutant une attaque au gaz Sarin a mené deux nouvelles perquisitions sur les lieux de travail de deux suspects. La garde à vue des deux hommes, deux frères d'origine bangladaise de 23 et 20 ans, a été prolongée jusqu'à mercredi prochain, alors que leurs avocats protestaient de leur innocence. Hier, samedi, la police a continué ses recherches au domicile des deux hommes, qui vivaient avec leurs parents à l'est de Londres. «Nous recherchions spécifiquement un engin chimique dans ces lieux. Nous sommes intervenus parce que nous pensions qu'un attentat était imminent», a déclaré au quotidien Sun un haut responsable dans les milieux de la sécurité. La police et les services de sécurité ont indiqué qu'ils recherchaient un engin susceptible de diffuser du gaz Sarin comme dans l'attentat dans le métro de Tokyo qui avait tué 12 personnes et blessé plus de 5 000 en 1995. Selon les sources de la police citées par le journal The Sunday Times, des informations spécifiques suggéraient qu'une seule bombe avec du cyanure a été fabriquée dans la maison visée par le raid de la police. Cette opération avait été déclenchée vendredi dernier à l'aube après des semaines de surveillance sur la base d'informations laissant entendre que des substances chimiques pourraient se trouver dans cette maison. Le communiqué de Scotland Yard a précisé, par ailleurs, que cette opération n'a aucun lien avec les attentats de Londres de l'été dernier. Des opérations similaires ont eu lieu, il y a quelques jours, dans cinq régions de la Grande-Bretagne ayant mobilisé des centaines de policiers qui ont arrêté huit personnes, dont sept de nationalité libyenne soupçonnées d'avoir des liens avec des réseaux terroristes. L'enquête sur les attentats de juillet 2005 qui ont fait des centaines de morts et de blessés dans le réseau des transports en commun londoniens a révélé dans deux rapports distincts, publiés le mois dernier, que trois attentats terroristes de grande envergure qui étaient sur le point d'être perpétrés ont été mis en échec depuis juillet 2005. Des responsables de Scotland Yard ont estimé que la Grande-Bretagne demeure sous la menace d'actes terroristes majeurs et que des réseaux terroristes préparent des attentats dans le Royaume-Uni. Le nombre de personnes soupçonnées d'appartenir à El-Qaîda résidant en Grande-Bretagne est estimé, selon des rapports sécuritaires, à 1 200 personnes, soit le quadruple du nombre estimé par les services de sécurité après les attentats de septembre 2001.