Emissaire n Le représentant européen Javier Solana en Iran, porteur d'une offre des grandes puissances, tentera de convaincre Téhéran de renoncer à l'enrichissement d'uranium. Le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour la politique extérieure, Javier Solana, arrivera à Téhéran ce lundi soir pour une visite officielle au cours de laquelle il présentera aux autorités iraniennes les propositions mises au point par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Selon des diplomates occidentaux, cette rencontre devrait être purement protocolaire et ne donnera pas lieu à des négociations. Ces propositions comportent des offres incitatives, notamment en matière de commerce, pour convaincre Téhéran de renoncer à ses activités d'enrichissement, mais aussi une menace d'action devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Pendant les entretiens de Vienne sur le projet mis au point par les négociateurs de l'UE, les Américains ont ajouté quelque chose à cette offre, selon la même source. Ceci veut dire que les Etats-Unis seraient prêts «non seulement à autoriser l'Europe à vendre des avions de type Airbus à Téhéran, mais aussi à lui livrer des Boeing» construits aux Etats-Unis, a-t-il expliqué. La levée des sanctions américaines unilatérale permettrait l'exportation vers l'Iran de technologie agricole et d'avions civils, a souligné ce diplomate. Ceci inclurait des exportations de technologie agricole, un domaine où les Etats-Unis sont particulièrement compétitifs et qui est important pour l'Iran qui continue à être un pays rural sous de nombreux aspects, a-t-il ajouté. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré, samedi dernier, que l'Iran était prêt à examiner les propositions des grandes puissances et ne pas porter de jugement hâtif, mais il a ajouté que la question de l'enrichissement d'uranium n'était pas négociable. Intervenant à son tour, hier, dimanche, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que Téhéran ne devait pas céder sur ses «avancées scientifiques face aux menaces et pots-de-vin». Il a de nouveau brandi une possible utilisation de l'arme du pétrole en représailles à une éventuelle action américaine contre son pays. «Si vous faites une seule erreur au sujet de l'Iran, l'approvisionnement en énergie sera certainement en danger sérieux», a déclaré l'ayatollah. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a minimisé le danger, estimant «qu'il ne faut pas trop donner d'importance à ce type de menace car, après tout, l'Iran est, aussi, très dépendant des revenus pétroliers».