Au IIIe siècle, le limes fut déplacé plus au sud et le présidium, perdant son caractère militaire, devient la cité d'Albulae. Le nom antique de Aïn Témouchent, Albulae, signifie, en latin, «la blanche». Comme le sol de la région est noir, il faut supposer que l'appellation s'appliquait aux carrières de calcaire blanc, aujourd'hui encore exploitées. A moins qu'Albulae ne soit la traduction, comme c'est parfois le cas, dans la toponymie antique d'un nom local : il pourrait s'agir d'un mot tiré de la racine ML/ MLL, signifiant justement «blanc» et, par extension, «de bon augure, bénédiction», d'où dérive, par exemple, un nom comme Thamalla, l'actuelle Aïn Toumella. Albulae a été une ville prospère, vivant de l'agriculture, dont les produits (céréales, huile, vins…) étaient exportés vers Rome. Le christianisme s'y développe et, au Ve siècle, la ville devient le siège de l'évêché de Maurétanie césarienne, ce qui démontre son importance. Les Vandales s'emparent de la région et de la ville et les soumettent à leur domination, puis les Byzantins les récupèrent. A partir du VIe siècle, le nom de la ville n'est plus cité : elle a peut-être été détruite par un séisme ou un incendie, ce qui explique la rareté des vestiges de cette époque.