Décision n L'enseignement du français se fera à partir de la troisième année primaire au lieu de la deuxième année. «L'enseignement obligatoire du français comme première langue étrangère, dès la deuxième année de l'école primaire, introduit en septembre 2004, le sera à partir de la troisième année à la rentrée prochaine», a déclaré le ministre de l'Education nationale à plusieurs reprises. Il a justifié cette décision comme «étant un aménagement technique» en expliquant que «l'expérience de deux années d'enseignement du français en deuxième année a montré que les enfants avaient d'abord besoin d'acquérir des connaissances de base en arabe avant d'aborder une langue étrangère». Donc c'est une question de priorité. Cette «erreur» incombe à la commission Benzaghou qui a fait preuve de «précipitation» en introduisant une langue étrangère dès la deuxième année du primaire. Ce n'est pas le cas pour l'anglais, qui reste enseigné à partir de la première année moyenne, alors que les autres langues étrangères seront introduites, selon le choix des élèves, à partir de la première année secondaire. M. Benbouzid a ajouté que «la décision a une explication pédagogique que le pouvoir politique s'est retrouvé dans l'obligation de prendre en charge», précisant que «les deux premières années du cycle primaire doivent être réservées spécialement et spécifiquement à la maîtrise de la langue maternelle», en d'autres termes l'arabe. C'est un retour au système des années 1970 et à l'époque de l'arabisation à outrance des années 1980. Or, d'un point de vue pédagogique, explique une enseignante de langue arabe qui a fait ses débuts en tant qu'enseignante de français au primaire, «ce n'est pas tant la précocité de l'introduction d'une langue étrangère qui pose problème, mais la méthodologie et les compétences». Par ailleurs, ce recul va entraîner la révision du manuel scolaire pour l'enseignement de la langue française. Même si le premier responsable a indirectement signalé que celui-ci sera revu, il n'a pas déterminé, pour autant, le nombre d'exemplaires réimprimés ni d'ailleurs le contenu de ces manuels. Comment et par qui seront revus ces manuels ainsi que le nouveau programme de français destiné à la troisième année primaire ?