La rentrée scolaire 2004-2005 est placée sous le signe de la nouveauté. Tant attendue, la réforme du système éducatif, qui a démarré l'année dernière, devra être davantage ressentie cette année par les écoliers. Nouveaux programmes, nouveaux manuels scolaires, nouvelle approche de l'enseignement du français, de tamazight et du sport qui recouvriront, à partir de cette rentrée, leurs lettres de noblesse. Après la refonte des programmes d'enseignement de la première année primaire et de la première année moyenne en 2003, ce sont les élèves de la deuxième année primaire et de la deuxième année secondaire qui bénéficieront, cette année, de nouveaux programmes d'enseignement. Achevés en février dernier et distribués aux enseignants pour qu'ils puissent s'y préparer, ces programmes sont inspirés des recommandations de la commission Benzeghou. Parmi ces programmes figure celui de la langue française qui fait son entrée en deuxième année primaire en tant que première langue étrangère. Tant contesté par les conservateurs, le français s'impose finalement cette année et « tous les moyens pédagogiques nécessaires ont été minutieusement préparés », à en croire le ministère de l'Education nationale : programmes confectionnés avec la participation d'équipes de pédagogues français, manuels scolaires, cahiers d'exercices et guides du maître. En ce qui concerne l'encadrement, le ministère de l'Education nationale a lancé, en juin dernier, un appel pour le recrutement de 2000 enseignants titulaires d'une licence de français ou d'interprétariat pour combler le déficit. Alors que seuls 23 000 postes budgétaires sont disponibles, les besoins globaux en encadrement sont de 24 700 enseignants pour les 2e, 4e, 5e et 6e années primaires. Cependant, si dans les grandes villes la demande est largement satisfaite, il a été très difficile de trouver des enseignants dans certaines régions du pays. C'est la raison pour laquelle le ministère de l'Education nationale a dû recourir à des enseignants retraités ou, à défaut, à des enseignants qui ne sont pas titulaires de diplômes universitaires. Pour ces derniers, des opérations de formation et de recyclage sont prévues au cours de l'année à venir. Des opérations pour lesquelles les autorités françaises se sont engagées à donner un « coup de main », informe l'attaché à la coopération de l'ambassade de France à Alger. Selon lui, une opération pour la formation d'un nombre important d'enseingants de langue française et d'inspecteurs d'éducation est à programmer. Autre langue qui bénéficiera cette année de plus d'égard dans le système éducatif algérien : tamazight. L'innovation principale dans ce domaine est que la langue amazighe aura un nouveau manuel scolaire de 2e année moyenne, comme les autres disciplines de cette année concernées par la réforme. Par ailleurs, « en application de la décision du conseil des ministres, le secteur est en train de préparer les conditions pédagogiques, matérielles et humaines pour que l'enseignement de tamazight, qui débute actuellement en première année moyenne, soit avancé en 4e année primaire dès septembre 2005 » , informe le département Benbouzid. Cette démarche touchera, dans un premier temps, un nombre limité de wilayas et portera également sur l'intégration de tamazight comme discipline d'enseignement obligatoire incluse dans les examens officiels de fin de cycle (BEF et baccalauréat). L'éducation sportive et physique sera également à l'honneur cette année. Elle sera même obligatoire. Le sport constituera une épreuve à part entière de l'examen du BEF et du baccalauréat. Et afin de mieux l'asseoir, le ministère de l'Education nationale a annoncé pour cette année l'ouverture de 4000 postes budgétaires pour les professeurs d'éducation physique. Alors aux petits garnements qui rejoignent les bancs de l'école aujourd'hui, nous disons : « A vos survêtements ! »