Cette décision a été prise en raison, notamment, du manque d'enseignants maîtrisant la langue de Molière. Les vacances sont finies. La cigale chante toujours. La rentrée scolaire, de cette année, se déroulera sur fond d'achèvement du processus de la réforme dont le coup de starter a été donné, il y a quatre ans. En revanche, le ministère de l'Education nationale (MEN) a introduit des nouveautés dont la suppression de l'enseignement du français à partir de la deuxième année du cycle primaire. Dorénavant, cette matière sera enseignée à partir de la troisième année. Cette décision, loin de toute pression politique, devra permettre de corriger une erreur pour reprendre le propos du premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, énoncé sur les ondes de la Radio nationale en date du 30 mai dernier. «La décision d'enseigner la langue française à partir de la deuxième année du palier fondamental a été précipitée», a souligné alors le ministre qui a précisé que son avis résume le résultat de la commission chargée d'évaluer les réformes. Pour argument, le ministre a affirmé: «Il est impératif à l'élève de maîtriser la langue arabe avant de passer à une autre. Il n'existe aucune autre motivation d'annuler cette décision que celle ayant trait à la difficulté d'assimilation chez l'élève». Lors de la même émission, le chef de cabinet du ministre a réitéré le fait que l'introduction de la langue française dès la 3e année primaire et le maintien de l'anglais à la 1re année moyenne est l'un des axes de correction essentielle conçu par le dispositif de refonte. Cette décision fait également suite aux recommandations des experts qui avaient tiré la sonnette d'alarme quant à la situation de l'enseignement des langues étrangères en Algérie. L'autre raison de ce recul, plus sensé, n'est autre que le manque d'enseignants en langue française. En effet, pour accompagner l'intronisation de l'enseignement du français à partir de la 2e année du primaire entrant dans le cadre des réformes de l'enseignement et dans le but de répondre aux besoins pédagogiques, le MEN avait lancé, en juillet 2004, une opération de recrutement national d'enseignants de langue française destinés au cycle d'enseignements primaires. Cependant, au vu de la décision du ministre, il est évident que cette opération n'a pas donné les résultats escomptés. Normal, quand on sait que l'ancienne génération, en âge d'enseigner aujourd'hui, a été formée dans la langue d'Ibn Batouta et est loin de maîtriser celle de Molière.