L'importance de l'éléphant était telle qu'il a souvent été pris comme symbole de l'Afrique ; il figure notamment sur les monnaies des rois berbères et dans l'art grec, l'Afrique est représentée sous la forme d'une femme coiffée d'une dépouille d'éléphant. Les auteurs latins ont rapporté une foule de légendes sur les éléphants, qu'ils tenaient peut-être du roi Juba II dont les ouvrages ont malheureusement disparu. Après y avoir abondé, l'éléphant a disparu de nos contrées aux premiers siècles de l'ère chrétienne. Au IVe siècle, un auteur latin, Thémistius, écrit qu'on n'en trouvait plus en Libye et au VIIe siècle, Isidore de Séville constate que l'éléphant a disparu de la Maurétanie Tingitane, région traditionnellement pourvoyeuse d'éléphants, et que seule l'Inde pouvait en fournir. La chasse intensive de l'animal, pour son ivoire, mais aussi comme bête de cirque et de combat, est à l'origine de sa disparition. Son souvenir s'est effacé puisque les contes et les légendes ne l'évoquent plus et si les Touareg ont conservé son nom, c'est parce que celui-ci, à l'instar du nom du lion ou de la girafe, animaux également disparus de nos contrées, est utilisé comme prénom, vestige sans doute de pratiques religieuses anciennes qui affectaient des noms d'animaux aux hommes pour leur communiquer les pouvoirs qu'on leur attribuait.