"Revers" Le président Chirac a exprimé ses regrets quant au choix des Corses. Le «non» l'a emporté d'une courte tête dimanche à l'issue d'un référendum sur le nouveau statut de l'île française de Corse, un résultat qui constitue un revers pour le gouvernement, 48 heures après l'arrestation d'Yvan Colonna, militant nationaliste corse et assassin présumé d'un préfet. Les 191 000 électeurs de Corse ont rejeté avec 50,98% des voix un nouveau statut administratif pour leur île, défendu par le gouvernement français, prévoyant notamment le regroupement de leurs deux assemblées territoriales en une seule entité. «Les Corses garderont donc leurs deux conseils généraux, ce sera le statu quo, cela montre que le chemin de la réforme est difficile dans ce pays», a déclaré le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, dimanche soir. Cette courte victoire du «non» est un revers pour le gouvernement français, dont le chef, Jean-Pierre Raffarin, a fait de la régionalisation l'un de ses chevaux de bataille. Celui-ci a indiqué dimanche soir que le choix des Corses serait respecté. C'est la première fois que les Corses étaient appelés à se prononcer sur l'avenir de leur île, en proie depuis des décennies à la violence nationaliste Le président Jacques Chirac a «regretté» dimanche soir l'échec de ce référendum, et invité les Corses à se mobiliser pour «relever le défi» du développement économique, social et culturel. Jacques Chirac a toujours réalisé ses meilleurs scores en Corse lors de l?élection présidentielle à laquelle il s'est présenté. Linterpellation d'Yvan Colonna, 43 ans, après quatre ans de cavale, a suscité un début de polémique, une partie de la classe politique, notamment corse, estimant qu'elle avait «brouillé les cartes» du scrutin.