Exigence n «Les entreprises étrangères doivent passer par les banques algériennes au même titre que les opérateurs nationaux.» Des opérateurs algériens sont montés récemment au créneau pour dénoncer une situation intenable due surtout à la discrimination dans l'octroi des projets. En effet, Abdelmadjid Dennouni, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens, pense que «l'entreprise algérienne est discréditée par rapport à l'entreprise étrangère». Il révèle que «les cautions de soumission restent bloquées à 60 jours», ce qui est long par rapport aux procédures habituelles. Ce représentant du patronat exige que «les entreprises étrangères passent par les banques algériennes, au même titre que les opérateurs nationaux». Un autre opérateur public dans le domaine de l'hydraulique, dont l'entreprise est un groupement avec un partenaire étranger, se dit perplexe : «Je ne comprends pas pourquoi il y a un vide juridique sur les groupements.» Cette entreprise a pourtant des réalisations importantes pour le compte de l'Etat, mais, selon son responsable, «les réponses tardent à venir». Un autre opérateur dans le bâtiment signale : «Un soumissionnaire pour un projet de 10 milliards de centimes doit donner une caution de 10 millions de dinars.» C'est une aberration puisque cet entrepreneur dépense en frais avant que le projet ne lui soit accordé. C'est le cas notamment de beaucoup d'entreprises de travaux publics qui ont été destinataires de projets de réfection des infrastructures, mais un revirement dans les procédures les a mis «out». «On ne nous donne que des petites commandes de routes et de réfection des trottoirs alors que notre groupement compte cinq entreprises bien visibles», nous confie amèrement le directeur d'une grande entreprise publique. Les quelques opérateurs rencontrés râlent contre «les cautions de soumission qui sont une sanction contre les entrepreneurs».