Le respect par les entreprises du dispositif d'investissement et de transfert de devises, constitue le problème majeur auquel est confrontée l'économie nationale. Le gouvernement a décidé de revoir sa politique des investissements étrangers en Algérie et ce, en adoptant des mesures drastiques concernant les transferts de devises et le respect du dispositif d'investissement par les entreprises étrangères concernées. Ces mesures prévoient notamment de soumettre les investisseurs étrangers établis dans le pays au contrôle fiscal. Lancée il y'a quelques jours, cette opération de contrôle concernera une quarantaine de sociétés étrangères dont plusieurs grands groupes internationaux, majoritairement français. Banques, concessionnaires automobiles, opérateurs de téléphonie mobile et autres groupes du secteur agroalimentaire sont concernés par cette opération d'envergure. Lors de cette démarche, les inspecteurs du fisc s'intéresseront principalement au respect par ces entreprises du dispositif d'investissement ainsi qu'au transfert de devises, problème majeur auquel est confrontée l'économie nationale. Les groupes les plus visés sont ceux qui ont réalisé les plus-values sur des opérations de privatisation ou d'achat d'actifs de sociétés nationales. Cette mobilisation des responsables des impôts est la première du genre depuis l'Indépendance, et intervient un mois après le rappel à l'ordre du président de la République aux investisseurs étrangers lors de son discours à l'occasion de la rencontre avec les maires d'Algérie. Le rapatriement par les sociétés étrangères d'environ sept milliards de dollars de bénéfices, l'année dernière, a provoqué un brusque retour à la raison, poussant ainsi le gouvernement à revoir sa politique fiscale et à réorienter le fisc vers plus de rigueur envers les sociétés étrangères activant en Algérie. Toutefois, des spécialistes algériens et étrangers sont à tout le moins sceptiques quant à l'issue de cette mesure drastique, car même si cette opération est tout à fait légale et légitime, ses retombées seront, aux mieux, des redressements fiscaux qui toucheront quelques entreprises. Le fond du problème, selon eux, ne réside pas dans le transfert des devises mais dans la politique de régulation des investissements en Algérie appliquée actuellement. De plus, toujours selon ces experts, le transfert illégal de devises vers l'étranger est quasiment impossible, puisque aucune opération de transfert ne peut se faire sans l'accord préalable de la Banque d'Algérie, pour laquelle aucune fraude ne peut passer inaperçue. Ils estiment, par ailleurs, que le plus inquiétant dans cette histoire réside dans le climat de confusion qu'a créé le gouvernement par une telle initiative et qui pourrait avoir des répercussions néfastes sur la gestion des investissements internationaux. En effet, les responsables algériens qui étaient déjà très sévères quant à l'octroi de projets d'investissements étrangers, le seront davantage et vont resserrer le cercle des opportunités économiques à cause de la suspicion officielle qui entoure ces opérations.