Résumé de la 2e partie n Francis conduit comme un forcené. Sur le parcours, un grave accident se produit. Très en colère, Il ne sait pas s'il est responsable. A ce moment-là, elle est effectivement blessée, son agresseur l'a étranglée et laissée pour morte ; elle ne peut plus crier et cherche du secours avec les faibles ressources physiques qui lui restent. Incapable de se mettre debout, incapable de crier au secours, incapable de se traîner plus loin que le lieu du crime. Et les voitures passent, les gens passent, tous les sauveteurs possibles... Si l'un de ces témoins avait seulement ralenti, il aurait compris. Elle ne serait pas morte une deuxième fois, elle n'aurait pas connu l'horreur de voir revenir son assassin, de le voir descendre de sa voiture, s'approcher d'elle, la traîner dans la boue d'un fossé et lui trancher le cou... Mais il n'y a pas de «si» dans cette histoire-là. Et les témoins ne parlent que d'horaires, de voiture blanche, ils se trompent même sur la couleur du vélo. Vélo toujours introuvable, malgré un déploiement de forces considérable. Hélicoptères, plongeurs dans les marais, battues dans la forêt... Et puis, enfin, un premier indice. L'œil d'un gendarme s'arrête sur un morceau de carte magnétique portant le nom de l'hôtel où séjournait le couple anglais. Cette carte sert à ouvrir la porte de leur chambre. Le lieu de cette découverte est à trois kilomètres de l'hôtel. En contrebas d'un fossé boueux, bordant un champ moissonné. Beaucoup de débris s'y trouvent, boîtes de conserve, vieux chiffons, assiettes en carton, délicatesses d'automobilistes pressés ou de pique-niqueurs indélicats... Cette carte a pu être jetée d'une voiture depuis la route. Mais expérience faite, le carton, trop léger, ne peut aller aussi loin, à douze mètres cinquante du fossé en allant vers le champ. La carte est donc tombée à cet endroit, personne ne l'a jetée et l'hypothèse d'un accident avec fuyard est écartée : il s'agit d'une agression sur place. D'autres indices doivent se trouver là. Le lendemain, effectivement, d'autres éléments sont découverts. La montre que portait la jeune femme et une chaussure qui ne lui appartient pas : un mocassin vert de taille 44. Puis un collier de femme, brisé et, sur l'écorce d'un arbre, des cheveux blonds ensanglantés. Le lieu de l'agression est donc délimité avec certitude. Mais toujours pas de vélo ni de corps. Prudents — et ils ont bien raison de l'être —, les gendarmes ne révèlent au mari de la disparue que les éléments retrouvés qui la concernent directement. Ils ne parlent pas de la chaussure. Cette chaussure peut appartenir au meurtrier ; elle était enfoncée dans la boue, il a pu la perdre au moment de l'agression et l'oublier en s'enfuyant. Il s'en est forcément aperçu. Va-t-il revenir la chercher ? Une planque de vingt jours ne donne rien. Mais pendant ce temps, la vérification systématique des automobilistes empruntant cette route précise le signalement de la voiture blanche et même de son conducteur, ainsi que l'heure supposée de l'agression. Il devait être quinze heures, un témoin a vu une Golf blanche garée sur le bas-côté ; le conducteur était grand, jeune, entre vingt et vingt-cinq ans, les cheveux ébouriffés, le visage blême. Et selon la chaussure, il fait du 44. Cette chaussure est le seul élément solide de l'enquête. (à suivre...)